Ce pays de l’AES dévoile tout : « Les terroristes possèdent suffisamment de financement puisque le CFA est fabriqué par la France, et la France a le… »

Ce pays de l'AES dévoile tout : "Les terroristes possèdent suffisamment de financement puisque le CFA est fabriqué par la France, et la France a le..."

Crédit Photo : Jeune Afrique

Au détour d’une sortie médiatique, massivement relayée sur la toile, un pays de l’AES a accusé la France de financer les terroristes pour déstabiliser le Sahel.

Le Niger par la voix de son président, Abdourahamane Tiani, a fait savoir que les terroristes possèdent suffisamment de financement puisque le CFA est fabriqué par la France.

« Parce que ces autorités agissaient sous l’injonction de la France, cette même France, je le dis et je le répète, qui finance le terrorisme au Sahel. Cette même France, tenez-vous bien, qui aujourd’hui, à l’heure où je vous parle, a déversé plusieurs milliards de francs CFA dans le lit du lac Tchad entre les mains de Boko Haram, du clan Bakoura, et de l’État islamique dans les provinces de l’Afrique de l’Ouest, aux ordres d’un certain Abou Moussa Al-Barnawi.

Au niveau de Sokoto, au Nigéria, de Zamfara, de Kebbi, à l’intérieur du Bénin, et dans la région de Double Tam Ti et un peu plus loin, les milliards de dollars en possession de ces mouvements terroristes et de leurs sponsors locaux dépassent tout ce que vous pouvez imaginer être disponible dans les réserves de l’Afrique centrale, qui utilise le CFA, et de l’Union Monétaire Ouest-Africaine », a déclaré Tiani devant les micros et les caméras.

Ce n’est pas la première fois qu’un pays de l’AES accuse publiquement la France de financer les terroristes.

Ci-dessous, les propos d’Abdourahamane Tiani :

« En plus du financement, il y a l’acquisition du matériel, que ce soit dans le lit du lac Tchad, dans la région de Sokoto, dans le Nord Bénin, notamment dans le parc W, dans la région de Porga, ou dans la Pendjari, une autre forêt toujours à l’intérieur du Bénin, mais cette fois-ci frontalière avec le Togo. Que ce soit ici, à l’intérieur de notre territoire nigérien, ou à l’intérieur du territoire burkinabé, des personnes sont désignées et servent de points focaux pour les terroristes, assurant leur formation.

À l’international, il existe des centres d’instruction des terroristes dans un pays d’Afrique centrale. Il existe également des centres d’instruction au sein du parc W, côté Bénin, encadrés par les forces spéciales françaises présentes à Porga. En marchant à 315 degrés sur 2 km à partir de Porga, vous tomberez sur leur position. Il en est de même dans la Pendjari.

Les autorités nigérianes sont au courant. Je vois une tempête dans un verre d’eau, mais il faut plutôt reconnaître nos erreurs et éviter de jouer au jeu de l’autruche, qui cache sa tête lorsqu’elle voit le danger en oubliant que le reste de son corps est exposé.

Au Nigéria, je le dis pour éviter toute interprétation possible, Ahmed Aboubakar Roufai, qui était le responsable de leur DGSE, appelée National Intelligence Agency, et qui a été remplacé récemment en août, était le point focal pour la formation, l’acquisition et le financement du terrorisme, ainsi que l’acquisition du matériel.

Au Bénin, le ministre de l’Intérieur devrait répondre à la question posée fin septembre concernant la commande de plus de 100 drones lancée à travers un autre canal national. Ces drones, de type DJI Matrix, disposent d’une portée de 1200 à 1500 m et peuvent couvrir de 15 à 30 km selon le signal. Ils sont équipés d’une vision nocturne et ont été distribués à des terroristes présents à Sokoto, Zamfara, Kebbi, et dans le parc W, en collaboration avec les forces spéciales françaises.

Ces terroristes opèrent également dans notre zone du Gourma, et certainement au Burkina Faso et plus loin au Mali. Nous avons suivi la répartition de ce matériel. Les responsables concernés n’ont qu’à répondre à leur peuple quant à la destination de ce matériel commandé. Nous sommes prêts à apporter les preuves si nécessaire.

Je cite leurs noms pour que personne ne pense que ce que nous disons est une tentative de nous dérober de nos responsabilités ».