Le Nigéria, géant économique et démographique de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), vient d’opérer un énorme changement dans sa politique de visas.
En effet, le gouvernement nigérian a annoncé l’automatisation complète de son processus d’approbation et de délivrance de visas de court séjour.
L’initiative, portée par le ministre nigérian de l’Intérieur, Olubunmi Ojo, se veut révolutionnaire, car elle vise à positionner le pays comme une destination privilégiée pour les affaires et le tourisme.
Le ministre a d’ailleurs indiqué aux micros de nos confrères de Reuters que cette réforme est primordiale pour rendre le Nigéria plus attractif sur le plan international.
Il faut aussi noter que la démarche du Nigeria sur ses visas entre en parfaite cohésion avec les politiques de la CEDEAO, qui, elle-même, cherche à faciliter la libre circulation des personnes entre ses États membres.
Ce qui va changer avec cette nouvelle politique de visas du pays de la CEDEAO
Concrètement, la nouvelle procédure permettra aux voyageurs de toutes nationalités de soumettre leur demande de visa de court séjour directement en ligne, sans intermédiaire.
L’innovation majeure réside dans le délai de traitement, désormais réduit à 24-48 heures, une prouesse administrative pour un pays où les procédures pouvaient auparavant s’étirer sur plusieurs semaines.
Plus remarquable encore, le visa électronique sera envoyé directement par courrier électronique au demandeur, éliminant ainsi la nécessité d’apposer un autocollant physique sur le passeport à l’arrivée.
Cette dématérialisation représente une petite révolution dans l’espace CEDEAO, où les procédures administratives demeurent souvent tributaires de démarches physiques et de multiples tampons.
Si les ressortissants des pays membres de l’organisation bénéficient théoriquement de facilités de circulation, la réalité du terrain révèle fréquemment des obstacles bureaucratiques que cette réforme pourrait contribuer à lever par effet d’entraînement.
L’automatisation des visas nigérians va également porter un coup sévère à toute une économie parallèle qui s’était développée autour des procédures traditionnelles.
De nombreux intermédiaires, officiels ou officieux, proposaient leurs services pour « faciliter » l’obtention de visas, générant un marché florissant, mais opaque.
Ces agents spécialisés, qui facturaient parfois des sommes considérables pour naviguer dans les méandres administratifs, voient désormais leur raison d’être remise en question par la transparence du nouveau système.
Avec ce changement dans les procédures, il est clair que le gouvernement nigérian espère non seulement rendre les procédures plus transparentes et accessibles, mais aussi couper court aux pratiques souvent opaques et onéreuses qui accompagnaient les démarches administratives traditionnelles.
Cette lutte contre les intermédiaires s’inscrit dans une volonté plus large de modernisation de l’État et de lutte contre la corruption, thèmes récurrents dans le discours des autorités nigérianes.