Après son retrait de la CEDEAO fin janvier 2025, le Burkina Faso n’a pas coupé les ponts avec tous les membres du groupe. Preuve en sont les décisions qui ont découlé de la rencontre entre le président ghanéen John Dramani Mahama et le capitaine Ibrahim Traoré.
En effet, le président ghanéen a conclu ce lundi 10 mars 2025 une visite officielle à Ouagadougou, marquant au passage une consolidation dans les relations bilatérales entre le Ghana et le Burkina Faso.
Il faut savoir que cette rencontre avec le Capitaine Ibrahim Traoré intervient dans un contexte particulier, quelques semaines après le retrait officiel du Burkina Faso de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO).
Une coopération multisectorielle entre le Burkina Faso et le membre de la CEDEAO
Au Palais de Koulouba, l’atmosphère était clairement à la coopération. Les deux chefs d’État ont d’abord échangé en privé avant d’élargir leurs discussions aux délégations respectives, abordant des sujets importants pour l’avenir des relations entre les deux nations voisines.
Le volet énergétique figure parmi les axes prioritaires de cette coopération renforcée.
« Nous prévoyons la construction d’un gazoduc Accra-Bolgatenga, avec une extension possible vers le Burkina, ainsi que la fourniture d’électricité à notre voisin », a annoncé le président Mahama.
Une perspective qui pourrait considérablement améliorer l’approvisionnement énergétique du Burkina Faso, pays enclavé dont le développement économique reste entravé par des défis infrastructurels.
La connectivité aérienne entre les deux capitales constitue un autre projet phare issu de cette rencontre. Le président ghanéen a révélé qu’une « compagnie aérienne locale ghanéenne envisage d’ouvrir une ligne directe sur Ouagadougou avec au moins un vol par jour ».
Cette liaison aérienne pourrait dynamiser les échanges commerciaux et faciliter la mobilité des personnes, dans un contexte où le Burkina Faso cherche à diversifier ses partenariats après son départ de la CEDEAO.
Face à la menace terroriste qui touche particulièrement le Burkina Faso, la sécurité s’est naturellement imposée comme un sujet central des discussions.
« Nous devons mutualiser nos efforts pour combattre ensemble ce cancer », a insisté le chef de l’État ghanéen, signalant la volonté de son pays de maintenir une coopération étroite malgré les nouvelles configurations géopolitiques régionales.
Les questions logistiques et commerciales ont également été abordées avec une attention particulière.
« Notre objectif est de faciliter le transit des marchandises burkinabè à partir du corridor ghanéen », a précisé Mahama, offrant ainsi une alternative au Burkina Faso, traditionnellement dépendant des ports ivoiriens pour ses importations et exportations.
Cette visite à Ouagadougou s’inscrit dans une tournée sahélienne plus large du président ghanéen, qui s’était préalablement rendu à Bamako et Niamey.
Ce périple diplomatique révèle au final une stratégie claire : maintenir des ponts entre la CEDEAO et l’Alliance des États du Sahel (AES), nouvelle entité regroupant le Burkina Faso, le Mali et le Niger.