À l’heure où le numérique dessine les contours des sociétés de demain, le Maroc s’apprête à franchir un cap vers la 5G.
En effet, l’Agence nationale de réglementation des télécommunications (ANRT) prépare actuellement un appel d’offres pour l’attribution des licences 5G, une initiative qui propulse le royaume chérifien dans la course à l’excellence technologique africaine.
Ce déploiement s’inscrit dans une stratégie nationale, intimement liée aux grands rendez-vous sportifs qui attendent le pays : la Coupe d’Afrique des nations en 2025 et, événement sans précédent pour le continent africain, la co-organisation de la Coupe du monde de football en 2030.
Le calendrier fixé par les autorités témoigne de cette vision prospective : couvrir 25 % de la population d’ici 2026, puis atteindre 70 % à l’horizon 2030, avec une attention particulière portée aux villes qui accueilleront ces compétitions internationales.
« La 5G est essentielle pour garantir une diffusion médiatique fluide et une infrastructure technologique stable, conformément aux exigences de la FIFA », déclarait en décembre 2024 Amal El Fallah Seghrouchni, ministre marocaine de la Transition numérique, devant la Chambre des représentants.
C’est une déclaration qui montre comment cette évolution technologique dépasse le simple cadre des télécommunications pour s’ériger en vecteur de rayonnement international.
Les trois opérateurs historiques du pays – Maroc Telecom, Inwi et Orange Maroc – se tiennent prêts à relever le défi de l’installation de la 5G. Disposant déjà des capacités techniques nécessaires, ils attendent désormais la publication des modalités précises de l’ANRT pour adapter leurs infrastructures 4G existantes et déployer cette nouvelle génération de téléphonie mobile. Un défi technique certes, mais également économique.
Car si la volonté politique est manifeste, l’équation financière reste à résoudre. Le coût des licences constituera un paramètre déterminant de cette équation : trop élevé, il risquerait de compromettre la rentabilité des investissements massifs qu’implique une telle mutation technologique.
Le précédent des licences 4G, pour lesquelles les opérateurs avaient déboursé collectivement près de 188 millions d’euros, reste dans tous les esprits. Ce d’autant plus que l’adoption massive par les consommateurs et les entreprises demeure une variable incertaine de l’équation économique.
L’attribution des licences marquera l’ouverture d’une nouvelle ère concurrentielle entre les opérateurs marocains. Chacun cherchera à se démarquer par la qualité de service, l’étendue de sa couverture réseau et l’attractivité de ses offres tarifaires.
Pour les utilisateurs finaux, cette révolution silencieuse promet des connexions considérablement plus rapides et des services numériques enrichis, sous réserve que leur accessibilité financière soit garantie.
Au-delà des aspects techniques et commerciaux, c’est l’ensemble de l’écosystème numérique marocain qui se trouve à la croisée des chemins. L’arrivée de la 5G constitue à la fois une opportunité et un défi pour les industries locales, appelées à intégrer cette nouvelle donne dans leurs modèles économiques.
Des secteurs comme l’agriculture connectée, la santé à distance ou les villes intelligentes pourraient connaître un développement accéléré, pour peu que les infrastructures suivent et que les compétences nécessaires soient au rendez-vous.