Ce pays d’Afrique va accueillir une importante conférence de l’ONU

ONU Conférence climat

Crédits photo : Wikipedia

L’incertitude règne encore sur le pays qui accueillera l’an prochain la conférence de l’ONU sur le climat, l’Australie ou la Turquie. Mais pour 2027, il n’y a guère de mystère : ce devrait être l’Éthiopie, puissance diplomatique africaine.

L’information est tombée au deuxième jour de la COP30, la 30e conférence de l’ONU sur le changement climatique, qui a débuté lundi à Belém, en Amazonie brésilienne.

Le groupe des pays africains « a choisi l’Éthiopie », a annoncé ce mardi 11 novembre 2025 à l’AFP Richard Muyungi, président du groupe des négociateurs africains, à Belém.

La présidence brésilienne de la COP30 a confirmé à l’AFP le choix des pays africains.

Cette décision informelle doit encore être officiellement adoptée par l’ensemble des nations durant la conférence qui se termine le 21 novembre. Ce devrait être une formalité.

« Nous saluons l’annonce de la COP32 en Éthiopie, et espérons qu’elle mettra en valeur les priorités climatiques et le leadership de l’Afrique », a commenté Rukiya Khamis, de l’ONG 350.org.

Les conférences climatiques de l’ONU sont organisées à tour de rôle parmi cinq blocs régionaux qui doivent désigner par consensus en leur sein le pays hôte, ce qui peut occasionner des bras de fer.

Pour cette année, le Brésil a été choisi pour la COP30 au nom des États d’Amérique latine et des Caraïbes.

Le tour de l’Afrique est prévu en 2027, et l’Éthiopie a fait consensus face au Nigeria, autre géant africain.

Pour la conférence de l’ONU sur le climat, Adelaide contre Antalya

« Nous avons hâte de vous accueillir tous à Addis-Abeba pour la COP32 », a réagi l’ambassadeur éthiopien au Brésil, Leulseged Tadese Abebe, en séance plénière à Belém.

Il a annoncé que son pays effectuait « des préparations initiales, tant sur le plan technique que logistique ».

Siège de l’Union africaine (UA), la capitale éthiopienne est rompue aux grands rendez-vous internationaux.

Situé dans la Corne de l’Afrique, le deuxième pays le plus peuplé du continent avec quelque 130 millions d’habitants est confronté à des épisodes intenses de sécheresse.

Mais le chef du gouvernement Abiy Ahmed aime afficher son volontarisme environnemental : son pays a été le premier au monde à interdire l’importation de véhicules thermiques, et l’exécutif s’est engagé à planter des milliards d’arbres, à grands renforts de communication.

Si Abiy Ahmed avait obtenu le prix Nobel de la paix en 2019, un an après son arrivée au pouvoir, pour son rapprochement avec l’Érythrée voisine, l’Éthiopie reste confrontée à de graves défis sécuritaires.

La guerre au Tigré, région du nord du pays, a fait en 2020-2022 au moins 600 000 morts, selon l’UA, et avait débordé dans la région voisine de l’Afar.

Or, ces derniers jours, un regain de tensions entre le Tigré et l’Afar a éclaté, et les relations éthio-érythréennes se sont de nouveau détériorées.

Si pour 2027 la décision n’attend que d’être entérinée officiellement, les blocages persistent pour la COP31 l’an prochain.

L’Australie souhaite l’accueillir à Adelaide (sur sa côte sud) et a le soutien d’une majorité, mais la Turquie refuse de céder et d’abandonner sa candidature pour Antalya (sud-ouest).

Les deux pays appartiennent au groupe « Europe occidentale et autres États », qui regroupe les pays occidentaux.

Les négociations se poursuivent, la décision devant impérativement être prise à Belém, faute de quoi la COP31 se tiendra par défaut au siège de l’ONU Climat, à Bonn, en Allemagne.

Un blocage qui serait sans précédent dans l’histoire des conférences climatiques de l’ONU.

© Agence France-Presse

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