Ce pays d’Afrique fait fort : un excédent commercial de 513 milliards en un mois

Afrique du Sud excédent

Crédits photo : Pixabay / @ druckfuchs

L’Afrique du Sud a bouclé le mois d’octobre avec un excédent commercial de 15,58 milliards de rands, soit environ 513 milliards de francs CFA. Les services fiscaux du pays ont publié ces données vendredi dernier. Le chiffre déçoit légèrement les observateurs économiques qui attendaient 20 milliards de rands.

Reuters avait sondé plusieurs analystes avant l’annonce. Leurs prévisions se révèlent donc trop optimistes. Enfin, l’écart reste modéré et le solde demeure positif, ce qui compte dans un contexte continental où beaucoup de nations affichent des déficits persistants.

La nation arc-en-ciel confirme ainsi sa position de poids lourd du commerce sur le continent. Le pays dispose d’une économie diversifiée avec des exportations qui vont bien au-delà des minerais.

L’or, le chrome, le platine et le manganèse constituent certes des piliers historiques des ventes à l’étranger. Mais l’agriculture commerciale, l’automobile et les produits manufacturés contribuent aussi aux recettes.

Les chiffres du commerce extérieur sud-africain fluctuent d’un mois à l’autre selon les cours mondiaux des matières premières. Le rand reste une monnaie volatile, totalement flexible, exposée aux humeurs des marchés financiers internationaux. Cette instabilité complique la planification économique mais offre parfois des avantages compétitifs lors des phases de dépréciation.

L’Afrique représente un débouché commercial croissant pour Pretoria. Les pays de la Communauté de développement d’Afrique australe absorbent une part considérable des exportations sud-africaines. Le Zimbabwe, le Botswana, la Namibie et le Mozambique figurent parmi les principaux clients régionaux. Le maïs, le blé, les véhicules, les machines et les produits transformés transitent quotidiennement vers ces destinations.

Bref, la performance d’octobre confirme la capacité du pays à maintenir une balance commerciale favorable malgré les obstacles structurels. Les coupures d’électricité récurrentes chez Eskom, le transporteur ferroviaire Transnet qui peine à acheminer les marchandises vers les ports, les infrastructures vieillissantes : autant de freins qui auraient pu plomber les résultats.

Malgré l’excédent, un contexte difficile pour l’Afrique du Sud

La situation budgétaire sud-africaine reste néanmoins tendue. La dette publique grimpe, le service de la dette engloutit près de 20% des recettes fiscales.

Les agences de notation ont retiré au pays son statut d’investissement de qualité il y a quelques années. Le déficit public persiste malgré les efforts de consolidation budgétaire.

Sur le plan politique, la coalition d’unité nationale formée après les élections de mai 2024 tente de restaurer la confiance des investisseurs. L’African National Congress a perdu sa majorité absolue pour la première fois depuis 1994. Cette recomposition politique pourrait néanmoins faciliter certaines réformes longtemps reportées dans les transports, l’énergie et les télécommunications.

Les réserves de change couvrent environ cinq mois d’importations selon les données du Trésor français. Ce coussin de sécurité permet d’absorber les chocs externes sans panique immédiate. Le secteur bancaire sud-africain, bien capitalisé et soumis à une régulation stricte, constitue un autre atout de résilience face aux turbulences économiques mondiales.

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