Le Maroc, pays d’Afrique du Nord, se prépare à mettre en place un cadre juridique pour réguler l’activité des influenceurs sur les réseaux sociaux.
Mohamed Mehdi Bensaïd, ministre de la Jeunesse, de la Culture et de la Communication, a récemment annoncé cette initiative lors d’une réunion à la Chambre des représentants.
Face à la prolifération de contenus jugés anarchiques sur les plateformes numériques, le ministre marocain a exprimé ses inquiétudes concernant l’impact négatif de certains influenceurs sur la cohésion sociale et les valeurs du pays.
Il devient donc urgent, selon lui, d’encadrer juridiquement cette activité tout en préservant la liberté d’expression.
Le vide juridique actuel permet à certains créateurs de contenus de transgresser des limites importantes. En effet, plusieurs influenceurs sont accusés de bafouer la vie privée, de propager de fausses informations et de diffuser des contenus violents ou immoraux. Plus préoccupant encore, certains exploiteraient des enfants et des jeunes dans leurs publications.
Pour remédier à cette situation, le gouvernement marocain prévoit d’élargir les pouvoirs de la Haute autorité de la communication et de l’audiovisuel (HACA).
Cette institution verra son champ d’action étendu aux réseaux sociaux, permettant ainsi une définition claire de concepts tels que le travail numérique, la plateforme numérique et les créateurs de contenus numériques.
Les nouvelles mesures imposeront plusieurs obligations aux influenceurs. Parmi celles-ci figure la désignation d’un responsable juridique présent sur le territoire national. Cette approche s’inspire du droit européen, qui a mis en place un cadre juridique similaire entré en vigueur en 2023.
Sur le plan économique, les plateformes gérées légalement par les influenceurs seront désormais soumises à l’impôt. Cette décision se justifie par les importantes entrées financières générées grâce à la publicité. Une loi en ce sens devrait être adoptée très prochainement.
L’objectif final de cette réforme est de professionnaliser le métier d’influenceur. Le ministre espère qu’en les inscrivant dans un cadre légal, ces créateurs de contenus pourront prétendre à un statut proche de celui des journalistes, dont le travail repose sur l’équilibre entre responsabilité et liberté d’expression.
Lors de cette même réunion de la commission parlementaire Éducation et culture, le ministre Bensaïd a également été interrogé sur l’emprisonnement de journalistes au Maroc. Selon le quotidien Assabah, il a nié toute responsabilité du gouvernement actuel dans ces affaires.