Depuis septembre 2023, le Maroc serait en train de mener des négociations secrètes avec la junte militaire nigérienne pour obtenir la libération de Mohamed Bazoum, président déchu du Niger.
Ce dernier se trouve en détention depuis le coup d’État du 26 juillet 2023, mené par le général Abdourahmane Tchiani. Les pressions de la CEDEAO et des puissances occidentales pour le libérer ont fait choux blanc.
Bien que le Maroc ait traditionnellement adopté une posture de neutralité face aux crises politiques africaines, Rabat aurait décidé d’intervenir discrètement.
Selon les médias marocains, l’intervention du Maroc vise à renforcer ses relations bilatérales avec le Niger et à consolider son influence dans la région.
Le rôle du Maroc dans cette crise répondrait à plusieurs ambitions stratégiques. Tout d’abord, il s’agit de préserver ses relations historiques avec le Niger, un partenaire clé en Afrique de l’Ouest.
Ensuite, en se positionnant comme un médiateur fiable, le Royaume aspire à jouer un rôle pivot dans la stabilisation du Sahel.
Enfin, cette initiative renforce la stratégie marocaine de coopération régionale et de sécurité collective, tout en contrecarrant l’isolement diplomatique potentiel du Niger.
Et si les négociations secrètes pour la libération de Bazoum aboutissent ?
L’omerta régit les discussions entre le Maroc et le Niger sur le cas de Bazoum. Selon Assahifa, Alhassan Ntankar, conseiller de Mohamed Bazoum, a indiqué qu’il n’avait pas connaissance de discussions officielles sur la médiation.
Il a néanmoins exprimé son optimisme quant à une éventuelle initiative marocaine, qui serait perçue favorablement par Bazoum et sa famille.
Ntankar a également souligné l’importance des liens bilatéraux entre Rabat et Niamey, lesquels reposent sur un partenariat stratégique et une coopération mutuelle.
Ces relations, selon lui, ne seront pas affectées par la crise actuelle et pourraient même se renforcer si le Maroc réussit à faciliter la libération de Bazoum.
Si les négociations aboutissent, le Maroc pourrait consolider sa position de médiateur influent sur la scène africaine, renforçant ainsi sa diplomatie régionale.
Toutefois, un éventuel succès pourrait fragiliser la junte nigérienne, perçue comme ayant cédé sous pression. Par ailleurs, les putschistes semblent peu enclins à céder du terrain, rendant difficile tout compromis. Cette résistance souligne les limites des efforts diplomatiques, malgré le rôle actif et discret du Maroc.