Ce pays d’Afrique du Nord importe des tonnes de blé pour…

Ce pays d’Afrique du Nord importe des tonnes de blé pour…

Crédit Photo : lescereals

En Algérie, pays d’Afrique du Nord, la dépendance aux importations de blé s’est intensifiée, mettant en lumière les défis auxquels le pays fait face.

En effet, le blé a toujours occupé une place cruciale dans les échanges agricoles mondiaux, nourrissant des milliards de personnes.

En Algérie, le pain constitue un aliment fondamental dont la disponibilité a souvent garanti la stabilité sociale. Pour cette raison, les autorités ont fait du recours aux importations de blé un levier stratégique essentiel afin d’assurer la sécurité alimentaire du pays. Pourtant, les derniers signaux économiques ont confirmé que cette dépendance ne s’était pas atténuée, bien au contraire, elle s’était renforcée.

L’Office algérien interprofessionnel des céréales (OAIC) a conclu une importante opération d’importation en acquérant près d’un million de tonnes de blé tendre sur les marchés internationaux, le 15 juillet 2025.

D’après des sources proches du dossier, la quantité réelle aurait atteint environ 1,05 million de tonnes, ce qui a révélé l’ampleur des besoins du pays en matière d’approvisionnement. Les cargaisons ont été expédiées depuis plusieurs origines, incluant des pays du bassin de la mer Noire, mais aussi des fournisseurs plus lointains comme l’Australie.

Au-delà du volume, cette opération a mis en évidence l’urgence pour l’Algérie de renforcer ses stocks, dans un contexte marqué par une demande intérieure persistante et une production nationale insuffisante. Les prix négociés, compris entre 253 et 257 dollars la tonne, transport inclus, ont reflété la tension croissante sur les marchés mondiaux. Cette réactivité dans la conclusion des contrats a permis au pays d’éviter une envolée des coûts, illustrant une fois de plus le caractère stratégique de ces achats.

Recevoir plus d’un million de tonnes de blé en quelques semaines n’a rien eu d’improvisé. Pour gérer ce flux massif, les responsables algériens ont mis en place un planning de livraison réparti sur la seconde quinzaine de septembre (du 16 au 30 septembre), puis sur les deux moitiés d’octobre (du 1er au 15 octobre, puis du 16 au 31 octobre 2025).

Une organisation qui, en apparence, semble simple, mais qui a exigé une anticipation bien plus poussée de la part des fournisseurs, notamment ceux situés à grande distance comme l’Australie, où les préparatifs ont dû commencer un mois à l’avance.

Dans ce contexte, où la moindre faille logistique pouvait entraîner des retards en cascade, la planification rigoureuse s’est imposée comme un impératif. Les chaînes d’approvisionnement étant exposées aux conflits, aux tensions commerciales et aux aléas maritimes, seule une coordination parfaite entre exportateurs, transporteurs et ports algériens a permis de sécuriser les livraisons. Sans cela, la distribution intérieure aurait risqué d’être gravement perturbée, notamment dans les zones urbaines à forte consommation.

L’Algérie a mené plusieurs campagnes pour relancer sa production céréalière, mais ces efforts n’ont pas suffi à inverser la tendance. Les conditions climatiques, la rareté de l’eau, l’insuffisance de la mécanisation et l’irrégularité des rendements ont continué de peser lourdement sur les résultats.

En conséquence, le pays a conservé sa place parmi les plus gros importateurs mondiaux de blé, utilisé principalement pour produire le pain, au cœur des habitudes alimentaires.

Cette dépendance, bien ancrée, n’a cessé d’exposer le pays aux secousses du commerce international. Une crise politique dans un pays fournisseur, une mauvaise récolte imprévue ou une poussée spéculative sur les marchés mondiaux ont suffi à déséquilibrer l’équation. Chaque opération d’achat à grande échelle a ainsi rappelé une réalité inconfortable : tant que le secteur agricole n’a pas été réformé en profondeur, la sécurité alimentaire de l’Algérie est restée suspendue aux aléas du marché global.

L’importation massive conclue récemment s’inscrit dans cette même logique. Pour répondre à la demande, les autorités ont misé sur la rapidité logistique et la diversité des origines. Mais cette stratégie, aussi nécessaire soit-elle dans l’urgence, n’a pas réglé les déséquilibres de fond. En l’absence de véritables transformations agricoles, chaque cargaison importée a renforcé une fragilité que le pays peine de plus en plus à contenir.

Pays d’Afrique du Nord, l’Algérie continue de dépendre largement des importations de blé. Cette fragilité souligne l’urgence de repenser sa stratégie agricole. Sans action, la dépendance ne fera que s’aggraver.

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