La Tunisie, pays d’Afrique du Nord, s’engage résolument sur la voie de l’autosuffisance alimentaire, portée par des perspectives agricoles prometteuses.
Selon le dernier rapport du département de l’Agriculture des États-Unis (USDA) publié début avril, la Tunisie s’apprête en effet à enregistrer une récolte exceptionnelle de céréales en 2025.
Les conditions climatiques hivernales particulièrement favorables ont permis un développement optimal des cultures de blé et d’orge à l’approche de la période cruciale d’avril.
Les prévisions font état d’une production de 1,35 million de tonnes métriques de blé et de 500 000 tonnes métriques d’orge pour la campagne 2025/26.
Cette manne céréalière devrait considérablement réduire la dépendance aux importations.
L’USDA anticipe une baisse de 10% des importations de blé, qui s’établiraient à 1,7 million de tonnes métriques, et une chute plus spectaculaire encore de 40% pour l’orge, avec seulement 450 000 tonnes métriques par rapport à l’exercice précédent.
Pour accompagner cette abondance, les autorités ont prévu d’augmenter la capacité de collecte à 7,6 millions de quintaux, contre 7,2 millions actuellement. Une extension supplémentaire de 0,5 million de quintaux est programmée pour absorber la totalité de la production.
La performance attendue pour 2025 contraste fortement avec la récolte 2023/24, limitée à 6,7 millions de quintaux en raison d’aléas climatiques défavorables.
Cette embellie s’inscrit dans une stratégie nationale visant à réduire progressivement la facture des importations céréalières, qui s’élève en moyenne à 22 millions de quintaux annuels, principalement du blé tendre destiné à la panification.
L’effort d’autosuffisance se matérialise également par l’extension des surfaces cultivées, atteignant 1,173 million d’hectares pour la saison 2024/2025 en Tunisie.
Au-delà des chiffres, cette quête d’autosuffisance en Afrique du Nord révèle une mutation profonde dans l’approche de la souveraineté alimentaire.
La Tunisie, à l’instar d’autres nations de la région, redécouvre les vertus d’une agriculture nationale robuste, capable de répondre aux besoins fondamentaux de sa population.
Si les défis demeurent nombreux, notamment en termes d’irrigation et d’adaptation au changement climatique, la trajectoire actuelle laisse entrevoir un horizon où l’autonomie alimentaire ne sera plus un mirage mais une réalité tangible pour ce pays méditerranéen déterminé à prendre en main son destin agricole.