Le Tchad, pays d’Afrique, a défié les États-Unis en démentant l’annonce faite par le général Kenneth Ekman, du commandement militaire américain pour l’Afrique (Africom), dans une interview publiée vendredi 20 septembre à Voice of America.
Six mois après le retrait du contingent américain stationné au Tchad sur demande des autorités de ce pays du Sahel, l’armée américaine annonce qu’elle va y redéployer des troupes bientôt. . Mais le gouvernement tchadien vient de démentir catégoriquement cette information.
Dans son interview, le général Kenneth Ekman de l’Africom l’assure : les soldats américains vont faire leur retour au Tchad (Afrique), et cela, sur demande de Ndjamena, précise le haut gradé des États-Unis.
Le général n’a pas évoqué de date fixée pour ce redéploiement, car des discussions pour peaufiner les contours de la nouvelle mission sont toujours en cours. Le responsable a souligné d’ores et déjà qu’ils vont déployer cette fois « un nombre limité de forces spéciales ». Soit une manière de tenir compte de l’hostilité grandissante dans la région vis-à-vis de la présence de bases militaires étrangères.
Mais contacté par RFI à New York, le chef de la diplomatie tchadienne Abderamane Koulamallah a démenti l’information : « On n’a pas eu de contact militaire et nous démentons catégoriquement l’information […] on n’a pas discuté avec le gouvernement américain sur le retour de leurs forces au Tchad ».
Le gouvernement tchadien prévient, dans un communiqué, qu’il est « important de rappeler que le Tchad, en tant qu’État souverain, reste maître de ses décisions en matière de sécurité nationale et de coopération militaire avec ses partenaires internationaux ».
Outre leur grande base au Niger et des contingents dans les autres pays du Sahel, dont ils ont dû également plier bagage, les États-Unis avaient installé un quartier général sur la base aérienne de Koseï à Ndjamena.
Celle-ci comptait 75 membres des forces spéciales américaines et avait pour mission « de soutenir des opérations de contre-terrorisme au Sahel et dans la région du Lac Tchad », a indiqué une source du Pentagone, sans plus de précisions. Le pouvoir tchadien avait ordonné brusquement leur retrait juste avant la présidentielle de mai 2024.