Ce pays d’Afrique de l’Ouest vient de franchir une étape historique dans le secteur de transport en faisant une annonce qui va tout changer.
Le Nigéria, puisque c’est de lui qu’il s’agit, va lancer son tout premier réseau ferroviaire à grande vitesse. L’annonce a été faite le 12 août dernier à Abuja, la capitale administrative, à l’issue d’une réunion de haut niveau réunissant les parties prenantes.
Evalué à 60 milliards de dollars, soit 33 687 milliards FCFA, ce projet colossal de Train à grande vitesse (TGV) sera financé par la société chinoise China Liancai Petroleum Investment Holdings et appuyé par la Banque asiatique de développement et d’investissement (BAII), marquant un tournant stratégique pour le pays le plus peuplé d’Afrique.
Fruit d’une décennie de gestation sous la houlette du consortium nigérian De-Sadel, ce chantier titanesque de près de 4 000 kilomètres reliera à terme Lagos, Abuja, Kano et Port Harcourt, soit quatre des principaux pôles économiques du pays.
La première phase, estimée à 55 milliards de dollars, couvrira environ 1 600 kilomètres et réduira le temps de trajet entre Lagos et Abuja de plusieurs heures à moins de deux. Avec des vitesses pouvant atteindre 300 km/h, cette ligne fera du Nigéria l’un des rares pays africains à se doter d’une infrastructure ferroviaire comparable aux standards internationaux, à l’image du Maroc avec la ligne Tanger–Casablanca.
Des retombées économiques massives
Au-delà de l’aspect technique, le projet est pensé comme un levier majeur de développement économique. Il devrait générer des milliers d’emplois directs et indirects, stimuler le commerce intérieur, renforcer l’intégration régionale et attirer de nouveaux flux d’investissements. Selon le ministre d’État aux Ressources pétrolières, Ekperikpe Ekpo, cité par des sources locales, l’alimentation énergétique du réseau s’appuiera sur les vastes réserves nationales de gaz, estimées à plus de 210 000 milliards de pieds cubes.
En se dotant d’un tel réseau, le Nigéria ne se contente pas de moderniser son système de transport, mieux le pays ambitionne de devenir un hub logistique et économique incontournable en Afrique de l’Ouest. L’impact attendu sur le tourisme, les affaires et le commerce transfrontalier pourrait repositionner durablement le pays sur l’échiquier économique continental.
Si la construction totale est prévue sur 36 mois pour la première phase, le déploiement sera progressif. Des sections partielles pourraient entrer en service avant la fin du chantier, permettant aux populations de bénéficier rapidement des nouvelles liaisons.
Samuel Uko, PDG du consortium De-Sadel, se montre optimiste : « Nous travaillons sur ce projet depuis plus de dix ans. Avec 9 % des autorisations déjà obtenues et la preuve de financement présentée au gouvernement, le Nigeria est prêt à entrer dans l’ère du transport ferroviaire à grande vitesse ».