Le Ghana s’engage dans une transformation de son secteur énergétique avec l’annonce d’un ambitieux programme de construction comprenant trois raffineries de pétrole et cinq usines pétrochimiques.
L’objectif est clair : à terme positionner le pays comme un hub énergétique incontournable en Afrique de l’Ouest, rivalisant avec son voisin nigérian, traditionnellement dominant dans ce secteur.
C’est lors du forum « Investir dans les énergies africaines : Accra Investor Briefing 2025 » que Richard Gyan-Mensah, vice-ministre ghanéen en charge de l’Énergie et de la Transition écologique, a dévoilé cette vision gouvernementale.
S’exprimant au nom du ministre de l’Énergie, John Jinapor, il a présenté un projet structurant visant à garantir « une sécurité énergétique durable et accessible tout en stimulant l’industrialisation locale ».
Avec ces raffineries et ces usines, un bond quantitatif attendu au Ghana
Il faut tout d’abord savoir que pour l’instant, le Ghana ne dispose que deux installations majeures : la raffinerie publique de Tema (TOR) et celle de Sentuo.
Ces infrastructures, avec une capacité de traitement plafonnée à 45 000 barils quotidiens chacune, peinent à répondre aux besoins nationaux et souffrent de difficultés opérationnelles et financières chroniques.
Le programme gouvernemental prévoit un changement d’échelle radical avec des raffineries dont la capacité minimale atteindra 300 000 barils par jour chacune.
Cette augmentation des capacités de raffinage permettra non seulement de satisfaire la demande intérieure, mais également de réduire considérablement la dépendance du Ghana aux importations de produits pétroliers raffinés.
« Un terrain de 20 000 acres (8 093 hectares) a déjà été réservé à Jomoro, dans la région occidentale, pour la construction de ces installations », a précisé le vice-ministre. « Le gouvernement s’engage à fournir des infrastructures de base telles que des routes, de l’eau et de l’électricité dans la région, afin d’accélérer le développement. »
Au-delà des seules raffineries, le projet ghanéen comprend la création de cinq usines pétrochimiques, maillon essentiel pour transformer le pétrole brut et le gaz en produits à forte valeur ajoutée.
Ces installations permettront la production d’engrais, de méthanol, d’alumine et d’autres dérivés industriels essentiels au développement économique du pays.
« Il ne s’agit pas simplement de produire, mais de transformer localement pour créer de l’emploi, de la technologie et de la richesse », a souligné Richard Gyan-Mensah lors de sa présentation.
La coordination de ce programme sera confiée à la Petroleum Hub Development Corporation (PHDC), entité chargée de superviser la mise en place du complexe pétrolier et pétrochimique intégré.
Cette structure facilitera les démarches réglementaires et accélérera l’obtention des permis nécessaires pour les investisseurs intéressés par ces projets.
Des retombées économiques et sociales attendues
Le gouvernement ghanéen n’a pas manqué de mettre l’accent sur les bénéfices que ces infrastructures apporteront aux communautés locales.
Des mécanismes d’indemnisation ont été prévus pour les propriétaires fonciers concernés par ces implantations industrielles.
Par ailleurs, une politique de contenu local renforcée devrait garantir que les entreprises ghanéennes et les travailleurs nationaux bénéficient prioritairement des opportunités créées.
Alors que le pays dispose déjà de gisements pétroliers offshore en exploitation depuis 2010, ces nouvelles infrastructures lui permettront de capter davantage de valeur ajoutée sur l’ensemble de la chaîne de production des hydrocarbures.