L’agence américaine de crédit à l’exportation a approuvé jeudi un prêt de 4,7 milliards de dollars à TotalEnergies pour son mégaprojet gazier Mozambique LNG, suspendu depuis 2021 après une attaque jihadiste, a appris ce vendredi 14 mars 2025 l’AFP auprès d’une source proche du dossier.
Cette source confirmait une information du Financial Times, citant le ministère mozambicain de l’Energie.
Ce prêt avait été initialement accordé en 2020 durant le premier mandat de Donald Trump. Mais il était nécessaire de l’amender, avait indiqué mardi le PDG de TotalEnergies, Patrick Pouyanné, à Bloomberg pour « fixer la date d’achèvement en 2030 afin de refléter » que depuis 2021, « nous avions dû nous arrêter » le projet.
Contacté, TotalEnergies n’a pas fait de commentaire.
En 2021, le groupe français avait déclaré une situation de force majeure après une attaque jihadiste survenue à quelques kilomètres du site, dans la province du Cabo Delgado. La force majeure permet à un signataire de contrat de se libérer de ses obligations en cas d’événement imprévisible et insurmontable.
Le démarrage de la production est désormais envisagé en 2029 ou 2030 au lieu de 2028.
En septembre 2024, le média Politico avait relayé des accusations d’exactions commises par des soldats chargés de protéger le site de la filiale de TotalEnergies Mozambique LNG après l’attaque de 2021. La filiale avait répondu n’avoir « pas identifié d’informations ou de preuves susceptibles de corroborer les allégations d’abus et de torture formulées dans l’article de Politico ».
TotalEnergies a une participation de 26,5% dans ce projet représentant un investissement de 20 milliards de dollars et qui vise surtout des clients en Asie. Des partenaires mozambicains ou le japonais Mitsui (20%) sont associés au groupe français dans ce projet.
Patrick Pouyanné avait indiqué en octobre que le groupe attendait le feu vert de trois agences de crédit pour que les fonds permettant le redémarrage du projet soient débloqués. Outre les Etats-Unis, il s’agit de celles du Royaume-Uni et des Pays-Bas.
Vendredi dans un communiqué, la chambre africaine de l’énergie (AEC) « remercie l’administration Trump pour le soutien apporté au projet », qui représente « une impulsion indispensable à l’un des plus importants investissements énergétiques du continent », qui va « redessiner le paysage énergétique au Mozambique et à travers l’Afrique ».
En réaction, plusieurs ONG, parmi lesquelles Reclaim Finance et les Amis de la Terre, ont appelé vendredi dans un communiqué commun « les autres financeurs (…) dont les banques françaises Crédit Agricole et Société Générales – à refuser de suivre cet exemple toxique et irresponsable et à s’opposer au redémarrage du projet, une bombe climatique associée à de nombreuses allégations de violations des droits humains ».
@Avec l’AFP