Une campagne de distribution alimentaire d’urgence à travers le Malawi a commencé le 2 octobre 2024 à Chikwawa pour nourrir 5,7 millions de personnes plongées dans la faim par la sécheresse ravageuse touchant le sud du continent africain depuis des mois.
« Le Malawi est confronté à des problèmes climatiques plus fréquents et plus intenses, accentués par des phénomènes météorologiques comme El Niño« , a expliqué le directeur du Programme alimentaire mondial (PAM) pour le Malawi, Paul Turnbull, qui estime à 44% la part de récolte dévastée.
Le directeur de l’agence gouvernementale de gestion des catastrophes du Malawi (Dodma) Charles Kalemba a dit cibler 5,7 millions de personnes aidées, avec le soutien du PAM et d’autres donateurs.
« La situation est particulièrement grave, c’est la raison pour laquelle nous lançons l’opération plus tôt que prévu« , a-t-il ajouté.
Sur son objectif de 244 millions de dollars obtenus (212 M EUR), le gouvernement du Malawi en a levé 200 millions à ce jour (180 M EUR), selon lui.
« Nous avons eu très faim à cause de la sécheresse et nous n’avons rien récolté alors ce maïs va nous assurer au moins un peu de nourriture pour le moment« , a témoigné Chrissie Kalutela, sac de cinquante kilogrammes d’épis sur la tête.
Cette mère de deux enfants, a raconté avoir trouvé du travail ménager pour nourrir les siens.
La situation est pire que les années précédentes en raison du double effet de la sécheresse et des inondations ayant touché les environs, d’après le directeur des services agricoles de Chikwawa Jack Mvula, interrogé par l’AFP.
« Nous avons été frappés par des sécheresses prolongées, la plupart des agriculteurs n’ont donc rien récolté. D’ordinaire, quand ça se produit, beaucoup de paysans peuvent se rabattre sur les zones humides pour cultiver. Mais cette année, la rivière Shire est en crue, ce qui a beaucoup réduit les surfaces cultivables dans les zones humides« , a-t-il détaillé.
La région sortant de l’hiver, il n’y aura pas de nouvelle récolte avant mars.
« La perte des cultures oblige les familles à faire des choix hypothéquant l’avenir« , a rappelé Paul Turnbull évoquant des mesures désespérées comme le « retrait des enfants de l’école pour travailler » ou la « vente de biens essentiels, comme le bétail« .
Avec AFP