Dans un revirement économique, le Kenya vient de tourner le dos à la France au profit de la Chine pour un mégaprojet d’infrastructure routière d’un montant de 852 milliards.
En effet, au Kenya, le gouvernement a annoncé mettre fin à un contrat d’expansion d’autoroute évalué à 1,3 milliard d’euros (environ 852 milliards de francs CFA) initialement attribué à un consortium dirigé par le le groupe originaire de France, Vinci SA, pour la Chine.
Le projet, qui visait à transformer 140 km de route à voie unique en une autoroute à plusieurs voies reliant Nairobi à Nakuru dans la vallée du Rift, avait été signé en grande pompe à Paris en 2020, lors d’une visite officielle de l’ancien président Uhuru Kenyatta. Une signature qui semblait alors sceller un partenariat stratégique entre Nairobi et Paris.
La rupture de ce contrat intervient après des tentatives infructueuses de renégociation des termes de l’accord.
Selon la Kenya National Highways Authority (KeNHA), le montage financier initial faisait peser sur l’État kenyan un risque disproportionné lié à l’insuffisance potentielle du trafic routier.
« La KeNHA a demandé une restructuration du contrat, mais la proposition a été considérée comme non bancable, ce qui a conduit à une impasse », a précisé l’agence nationale des routes.
Selon deux sources proches du dossier, le contrat serait désormais destiné à une entreprise chinoise dont le nom n’a pas encore été officiellement communiqué.
Ce changement de cap s’inscrit dans une dynamique diplomatique plus large: le ministre kenyan des Finances, John Mbadi, s’est récemment rendu à Pékin avec une délégation de hauts fonctionnaires. Les médias locaux annoncent également une visite d’État du président William Ruto en Chine dans les prochaines semaines.
Cette décision illustre l’influence croissante de la Chine en Afrique de l’Est, où Pékin a déjà financé et construit de nombreux projets d’infrastructure, notamment la ligne ferroviaire reliant Nairobi à Mombasa.
Elle témoigne pareillement des difficultés persistantes de la France à maintenir son influence économique sur le continent africain face à la concurrence chinoise.
Le groupe français Vinci, qui comprend Vinci Highways, Vinci Concessions et le fonds d’investissement Meridiam SAS, n’a pas souhaité commenter cette décision.
La construction de l’autoroute, qui n’avait pas encore débuté, devrait désormais s’inscrire dans le cadre des nouvelles « Routes de la Soie » promues par Pékin.