Le continent africain est souvent marqué par une dépendance aux multinationales étrangères pour l’exploitation de leurs ressources minières.
Le Nigeria veut changer la donne. Les autorités veulent investir dans la compétence des citoyens pour développer leur secteur minier.
Le pays africain va avoir tout le pouvoir sur ses ressources minières grâce à la formation de ses citoyens
Le 8 juin 2025, Dele Alake, ministre nigérian des Minéraux solides, a annoncé sur X le lancement officiel d’un programme de formation intensive en Australie pour les professionnels du secteur minier.
Onze Nigérians suivent désormais un cursus spécialisé à l’Université Murdoch, dans des domaines clés tels que la métallurgie extractive et la géochimie durable.
Ce partenariat, fruit de deux années de travail conjoint avec le gouvernement australien et son Haut-Commissariat au Nigeria, marque une nouvelle ère pour le pays.
Ce programme de renforcement de capacités vise à combler le déficit de compétences qui freine le plein développement du secteur minier nigérian.
« Chers participants, représentez bien le Nigeria. Profitez de cette occasion pour approfondir votre expertise et nous aider à bâtir un secteur minier véritablement au service de notre population », a déclaré Dele Alake, saluant l’engagement du président Bola Ahmed Tinubu et de la haute-commissaire australienne Leilani Bin-Juda.
Le Nigeria a un sous-sol très riche
Le Nigeria, qui compte 44 types de minéraux solides, possède l’un des plus grands potentiels miniers d’Afrique. Le pays a des réserves colossales en fer, charbon, or, lithium, tantalite, barytine ou encore pierres précieuses.
Pourtant, le secteur reste sous-développé. En 2022, il ne contribuait qu’à 0,85 % du PIB, contre 5 % dans les années 1960, avant la montée en puissance du pétrole. Les activités minières sont souvent menées de manière illégale, artisanale et sans cadre réglementaire solide.
Avec ce changement d’approche, le Nigeria pourrait s’affranchir du modèle de contrats miniers déséquilibrés au profit d’acteurs étrangers.
L’ambition est de créer une expertise locale capable de valoriser les ressources naturelles du pays, industrialiser les chaînes de valeur et générer des retombées économiques tangibles pour la population.
Face à une demande mondiale croissante en matières premières stratégiques, cette initiative constitue une avancée majeure.
Le Nigeria choisit la voie de l’indépendance et du savoir, ouvrant ainsi la voie à une renaissance minière qui pourrait transformer durablement son économie.