Une erreur administrative vient de coûter 50 milliards à la Zambie, pays d’Afrique, au profit de la Chine, son plus gros créancier.
C’est une bourde aux conséquences potentiellement désastreuses qui vient ébranler le fragile processus de restructuration de la dette zambienne.
Comment une erreur a coûté 50 milliards à la Zambie au profit de la Chine ?
En effet, le secrétaire au Trésor en Zambie, Felix Nkulukusa, a révélé qu’un transfert de 80 millions de dollars (environ 50 milliards de francs CFA) a été effectué par erreur vers la Chine via la compagnie nationale d’électricité Zesco, dans un contexte où chaque dollar compte pour ce pays en difficulté financière.
La situation, digne des plus grands scénarios de films, survient alors que la Zambie, premier pays africain à avoir fait défaut sur sa dette pendant la pandémie de Covid-19, tente laborieusement de restructurer une dette extérieure de 6,3 milliards de dollars, dont 4,1 milliards sont dus à la Chine.
Concrètement, le transfert accidentel provient d’un compte sécurisé destiné à recueillir les revenus d’une centrale électrique financée par des entreprises chinoises.
Pour tenter de rattraper cette bévue, Lusaka propose une solution d’ordre pratique : considérer ce montant comme une avance sur les intérêts accumulés depuis 2023.
Une proposition qui met en lumière la délicatesse des relations entre la Zambie et son principal créancier bilatéral, alors même qu’un protocole d’accord a été signé en octobre 2023 avec le comité officiel des créanciers, coprésidé par la Chine et la France.
Notons que cette erreur de plusieurs milliards intervient au pire des moments possibles. Et pour cause, la Zambie, qui peine à sortir de sa crise économique, fait face à une inflation persistante et une croissance atone.
Le pays reste sous la surveillance étroite du FMI, et cette bourde pourrait compromettre les efforts déployés pour stabiliser son économie.
Le silence de Pékin face à cet incident ajoute une couche d’incertitude. La réaction chinoise sera déterminante pour la suite des négociations portant sur la restructuration d’une dette extérieure totale dépassant les 13 milliards de dollars. L’acceptation ou non de la proposition zambienne pourrait soit accélérer le processus de restructuration, soit au contraire le complexifier davantage.