Le groupe minier Alphamin a annoncé, ce mercredi reprendre progressivement ses opérations à Bisie, dans l’est de la RD Congo, les activités de la troisième mine d’étain au monde en termes de production ayant été récemment suspendues en raison du conflit dans la région.
Cette annonce est faite alors que, selon des sources au sein des deux camps, Kinshasa et le groupe armé antigouvernemental M23 ont des délégations présentes au Qatar.
Doha tente depuis plusieurs semaines d’organiser des pourparlers de paix directs entre les deux parties. Il n’était toutefois pas assuré que des discussions étaient bien en cours mercredi.
L’est de la RDC, pays riche en ressources et frontalier du Rwanda, est en proie à des conflits depuis trente ans, mais la crise s’est intensifiée ces derniers mois avec la prise des grandes villes de Goma et Bukavu par le M23, soutenu par Kigali et son armée.
Mi-mars, une offensive du groupe armé sur la localité de Walikale a contraint Alphamin à suspendre ses activités sur son site proche de Bisie. Début avril, parallèlement à une visite à Kinshasa de l’émissaire américain pour l’Afrique, Massad Boulos, le M23 s’est toutefois retiré de Walikale.
Alphamin est détenu majoritairement par la société d’investissement Tremont Master Holdings, basée à Maurice et créée par le géant américain du capital-investissement Denham Capital.
Lors de la visite du conseiller de Donald Trump, le président congolais Félix Tshisekedi, en quête de soutiens pour mettre fin au conflit, a par ailleurs discuté d’un accord minier. Aucune précision sur d’éventuelles contreparties contre la signature d’un tel accord, notamment sur le plan sécuritaire, n’a été donnée.
Les Etats-Unis espèrent qu’Alphamin « reprendra ou annoncera bientôt la reprise de ses activités », avait déclaré M. Boulos mardi depuis la capitale rwandaise Kigali où il s’est rendu après sa visite à Kinshasa, tout en soulignant que les négociations de paix pour mettre fin au conflit dans l’est de la RDC relèvent d’« affaires internes ».
La mine de cassitérite (minerai d’étain) de Bisie a produit en 2024 environ 17.300 tonnes de concentré d’étain, soit près de 6 % de l’offre mondiale, selon l’Association internationale de l’étain (ITA).
Les personnels essentiels, notamment pour la sécurité et l’entretien du site, étaient restés sur place après la suspension et la « logistique d’exportation du concentré d’étain » s’est poursuivie « sans interruption », selon Alphamin.
Avec AFP