Dans les plantations ivoiriennes, l’or brun se fait rare. La Côte d’Ivoire, plus grand producteur de cacao au monde, traverse une période tumultueuse.
Les chiffres récemment dévoilés par le GEPEX, l’association des exportateurs, dressent un tableau préoccupant : une chute vertigineuse de 30% des volumes de cacao usinés localement en mai 2024, comparé à l’année précédente.
Cette baisse drastique, bien que moins prononcée sur l’ensemble de la campagne avec un recul de 11,7% depuis octobre 2023, sonne comme un avertissement pour l’industrie cacaoyère mondiale.
Les géants du secteur, tels que Barry Callebault, Olam et Cargill, se retrouvent confrontés à une pénurie sans précédent de la précieuse fève.
Face à cette situation alarmante, les autorités ivoiriennes ont dû prendre des mesures radicales.
L’interdiction des exportations de fèves brutes en juin, potentiellement reconductible en juillet, témoigne de l’urgence de la situation.
Cette décision, visant à soutenir l’industrie locale, illustre le dilemme auquel fait face le pays : préserver son industrie de transformation ou maintenir sa position dominante sur le marché mondial.
La crise ne se limite pas aux frontières ivoiriennes. Le Ghana, autre poids lourd du cacao, se voit contraint de reporter la livraison de 350 000 tonnes de fèves à la prochaine campagne, faute de production suffisante. Cette situation sans précédent pourrait bien rebattre les cartes sur le marché mondial du cacao.
Alors que la Côte d’Ivoire s’efforce de maintenir sa couronne de plus grand producteur de cacao au monde, cette crise soulève des questions cruciales sur l’avenir de la filière.
Entre changement climatique, vieillissement des plantations et volatilité des marchés, l’industrie cacaoyère ivoirienne se trouve à un tournant de son histoire, dont les répercussions se feront sentir bien au-delà des frontières du pays.
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