Ce pays africain, plus grand producteur de cacao, a saisi près de 600 tonnes illégalement exploitées

Ce pays africain, plus grand producteur de cacao, a saisi près de 600 tonnes illégalement exploitées

Crédits photo : Marmitton / carlosgaw / E+

La Côte d’Ivoire, plus grand producteur mondial de cacao, intensifie sa lutte contre la contrebande des fèves qui menace son économie.

Et dans ce contexte de hausse vertigineuse des cours mondiaux, les autorités ivoiriennes viennent de réaliser d’importantes saisies aux frontières, témoignant de l’ampleur du trafic illicite.

Une opération d’envergure du plus grand producteur contre la contrebande de cacao

Il faut savoir que la contrebande des fèves de cacao en Côte d’Ivoire s’est considérablement amplifiée ces dernières années.

Face à cette pratique frauduleuse qui fragilise son économie, le gouvernement ivoirien a renforcé le dispositif de l’opération « Verrou 322 », mobilisant massivement les forces de l’ordre pour endiguer ce phénomène.

Ces mesures énergiques ont porté leurs fruits. D’après le bilan communiqué par le gouvernement ivoirien à l’issue de la réunion du Conseil national de sécurité (CNS) tenue le 17 avril à Abidjan, 594,4 tonnes de cacao ont été saisies aux frontières entre octobre 2024 et mars 2025.

Avec un cours du cacao atteignant 8 096 dollars la tonne à la bourse de New York au 18 avril, cette saisie représente une valeur marchande de 4,81 millions de dollars, soit environ 2,77 milliards de francs CFA.

Une production en baisse face à une demande mondiale croissante

La recrudescence de la contrebande s’explique en grande partie par la chute significative de la production cacaoyère ivoirienne.

Celle-ci est passée d’un peu plus de 2 millions de tonnes lors de la campagne 2022/2023 à approximativement 1,7 million de tonnes en 2024, un niveau qui devrait se maintenir en 2025 selon les prévisions des analystes du secteur.

Cette baisse drastique de la production, conjuguée à une demande mondiale soutenue, alimente la flambée des cours sur le marché international, franchissant parfois la barre des 12 000 dollars la tonne à la bourse de New York. Cette situation crée un différentiel de prix considérable entre le marché ivoirien régulé et les marchés libéralisés des pays voisins.

Un réseau de trafic bien organisé

La disparité des prix constitue aussi une véritable aubaine pour les trafiquants.

Sur les marchés libéralisés de la Guinée et du Libéria, le kilogramme de cacao peut s’acheter autour de 5 000 francs CFA, contre seulement 1 800 à 2 200 francs CFA en Côte d’Ivoire, où l’État pratique un prix plancher garanti aux producteurs, à l’instar du Ghana, deuxième producteur mondial.

Selon nos informations, ce trafic est orchestré par des réseaux structurés de démarcheurs qui sillonnent les principales zones de production ivoiriennes comme San Pedro, Vavoua ou Soubré.

Leur stratégie consiste à proposer aux producteurs des prix d’achat légèrement supérieurs au prix indicatif fixé par le gouvernement – 2 000 francs CFA au lieu de 1 800, ou encore 2 400 voire 2 500 francs CFA contre 2 200 officiellement.

L’anacarde également concerné par le phénomène

Le cacao n’est pas la seule filière agricole touchée par la contrebande. L’anacarde, autre production pour laquelle la Côte d’Ivoire occupe également le rang de leader mondial, fait aussi l’objet d’un trafic important. Le CNS rapporte que 307 tonnes de noix de cajou ont été saisies aux frontières sur la même période.

Les autorités ivoiriennes se montrent déterminées à poursuivre leur action contre ces trafics. Le communiqué du CNS précise que 265 engins ont été confisqués et 34 personnes interpellées durant cette période, toutes remises à la disposition de la justice.

Face à ces enjeux économiques majeurs, la Côte d’Ivoire, plus grand producteur de cacao au monde, intensifie ses efforts pour préserver sa filière cacao, véritable pilier de son économie nationale et source de revenus pour des millions de petits producteurs.

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