Ce pays africain perd plus de 18000 milliards par an à cause des coupures de courant

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Le Nigeria, première puissance démographique d’Afrique, enregistre chaque année plus de 18000 milliards de francs CFA de perte à cause des coupures de courant.

Et cela ne semble pas prêt de changer. Et pour cause, le pays de Bola Tinubu se trouve une nouvelle fois plongé dans le noir suite à l’effondrement de son réseau électrique national survenu ce 11 décembre 2024.

Selon les données alarmantes de la Banque mondiale, ces défaillances récurrentes coûtent annuellement au Nigeria la somme vertigineuse de 29 milliards de dollars, soit plus de 18 000 milliards de francs CFA.

Comment le Nigeria fait pour perdre autant de milliards à cause des coupures ?

L’infrastructure électrique vieillissante du pays, dont certaines installations datent de plus de quatre décennies, se trouve au cœur de cette crise systémique.

La Transmission Company of Nigeria (TCN) rapporte des pertes moyennes de 7,79 mégawatts pour chaque tranche de 100 mégawatts injectée dans le réseau.

Cette situation est aggravée par les actes récurrents de vandalisme, avec pas moins de 108 attaques recensées sur les installations ces deux dernières années.

Le paradoxe est d’autant plus saisissant que le Nigeria, malgré ses réserves de gaz naturel classées au septième rang mondial, ne produit qu’un dixième de l’électricité générée par l’Afrique du Sud, pays trois fois moins peuplé.

Sur une capacité installée de 13 500 mégawatts, seul un tiers est effectivement produit et distribué aux 200 millions d’habitants.

Des solutions envisagées

Face à cette situation critique, les autorités nigérianes ont initié des réformes structurelles.

Depuis un moment, les 36 États fédérés sont désormais autorisés à produire et à transmettre leur propre électricité.

Lagos, poumon économique du pays, figure parmi les six États pionniers dans le développement de marchés électriques indépendants.

En parallèle, un ambitieux projet de construction de 1 000 mini-réseaux solaires, soutenu par la Banque mondiale, vise à étendre l’accès à l’électricité dans les zones rurales.

Cette diversification des sources énergétiques, associée au stockage d’énergie, pourrait constituer une réponse durable à la précarité électrique du pays.