Ce pays africain met en garde l’Éthiopie contre une guerre

Ethiopie guerre

Crédits photo : Données cartographiques de Google

Issaias Afwerki, qui dirige l’Érythrée d’une main de fer depuis plus de trois décennies, a mis en garde son voisin, l’Éthiopie, contre une guerre et qualifié ses ambitions d’accès à la mer « irréfléchies ».

Addis Abeba et Asmara ont eu des relations en dents de scie depuis l’indépendance érythréenne en 1993. De 1998 à 2000, une guerre a opposé l’Érythrée à l’Éthiopie pour des différends territoriaux, faisant plusieurs dizaines de milliers de morts.

Pour le président érythréen, si l’Éthiopie, pays enclavé de 130 millions d’habitants, « pense pouvoir submerger les forces érythréennes par une attaque par vagues humaines, elle se trompe », a-t-il a déclaré samedi soir.

« Avant d’entraîner le peuple éthiopien dans des guerres non désirées ou de l’utiliser à des fins politiques, il faut d’abord résoudre les problèmes internes du pays », a ajouté lors d’un entretien avec la chaîne nationale Eri-tv celui qui dirige l’Érythrée d’une main de fer depuis l’indépendance – depuis laquelle le pays n’a jamais procédé à un recensement national.

Le Premier ministre éthiopien Abiy Ahmed avait peu de temps après son arrivée au pouvoir en 2018 signé un accord de paix avec Issaias Afwerki.

Entre 2020 et 2022, au Tigré, région éthiopienne frontalière de l’Erythrée, un violent conflit a opposé des rebelles à l’armée fédérale, appuyée par des soldats érythréens. Au moins 600.000 personnes ont été tuées selon une estimation de l’Union africaine.

Un accord de paix a mis fin aux combats, mais des troupes érythréennes sont toujours présentes au Tigré.

Depuis la fin de ce conflit, les relations sont de nouveau à couteaux tirés, le Premier ministre éthiopien, étant accusé de lorgner sur le port érythréen d’Assab.

Issaias Afwerki a également qualifié les ambitions d’accès à la mer de son voisin d’« irréfléchies ».

L’Erythrée, pays extrêmement fermé de la Corne de l’Afrique, « reconstruit son armée » et « continue de déstabiliser ses voisins » depuis la levée en 2018 d’un embargo sur les armes instauré par l’ONU en 2009, pour le soutien présumé de l’Erythrée aux jihadistes en Somalie, a affirmé fin juin l’ONG américaine The Sentry, spécialisée dans la traque de l’argent de la corruption qui finance les guerres.

Des accusations « inventées de toutes pièces » pour Asmara.

L’Erythrée, parfois surnommée la « Corée du Nord de l’Afrique », occupe la queue de peloton de nombreux classements internationaux, que ce soit en matière de liberté de la presse (180e sur 180 en 2025 selon Reporters sans frontières) ou de développement humain (175e sur 183 en 2022 selon l’ONU).

© Agence France-Presse

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