Le Zimbabwe, pays africain, vient de mettre en orbite son deuxième satellite grâce à la Russie.
Il s’agit d’une démonstration de force puisque ce lancement est l’illustration parfaite de sa montée en puissance technologique.
Le tout s’est déroulé ce 5 novembre 2024, depuis le cosmodrome Vostotchny en Russie. En effet, le pays a procédé au lancement de ZimSat-2, son second satellite d’observation terrestre, aux côtés de plusieurs dizaines d’autres satellites dans une mission historique de Roscosmos.
Cette réalisation est le fruit d’une collaboration étroite entre l’Agence nationale géospatiale et spatiale du Zimbabwe (ZINGSA) et l’université de Koursk.
L’envergure du projet est telle qu’il a fallu mobiliser plusieurs ingénieurs zimbabwéens et étudiants boursiers vers la Russie.
Pourquoi la Russie a aidé à mettre en orbite un autre satellite pour le Zimbabwe ?
Notons que ZimSat-2 se distingue par sa caméra multispectrale à résolution de 8 mètres, spécifiquement conçue pour répondre aux enjeux agricoles du Zimbabwe.
Cette technologie permettra une surveillance précise de la santé des cultures et une anticipation des rendements, contribuant ainsi directement à la sécurité alimentaire nationale.
L’utilisation de l’indice de végétation par différence normalisée (NDVI) offre des perspectives prometteuses pour l’optimisation des pratiques agricoles.
L’impact du satellite s’étend bien au-delà de l’agriculture. Dans le secteur minier, crucial pour l’économie zimbabwéenne, ZimSat-2 facilitera l’identification des ressources minérales.
En matière d’urbanisme, sa capacité à produire des cartographies détaillées soutiendra une planification urbaine plus efficiente, répondant aux défis de l’expansion des villes.
Pour maximiser les bénéfices de cette avancée technologique, la station terrestre de Mazowe bénéficiera d’une modernisation majeure, effective dès le 20 novembre 2024.
Ces améliorations techniques garantiront une exploitation optimale des données satellitaires dans des domaines variés, de l’agriculture à l’éducation.
Un exploit même pour la Russie
La mission de lancement elle-même constitue un exploit technique remarquable.
La fusée Soyouz-2.1b, équipée de l’étage supérieur Fregat, a établi un record en matière de déploiement simultané de satellites pour Roscosmos.
Parmi les charges utiles figuraient notamment les satellites héliogéophysiques Ionosfera-M n°1 et n°2, ainsi que 28 satellites de la société Sputnix dédiés à la navigation et à l’éducation scientifique.
Cette réussite positionne le Zimbabwe dans le cercle restreint des nations africaines maîtrisant la technologie satellitaire, aux côtés de l’Afrique du Sud, du Nigeria, de l’Égypte et du Kenya.