Le Zimbabwe a renouvelé ses appels à la Grande-Bretagne pour qu’elle rapatrie les dépouilles des guerriers du 19ème siècle qui se sont soulevés contre la domination coloniale.
Les pays occidentaux et les musées sont de plus en plus pressés de restituer les objets africains et les pièces historiques pillés pendant l’ère coloniale par des puissances telles que la Belgique, la Grande-Bretagne, la France et l’Allemagne.
« Nous rappelons au gouvernement et au peuple britanniques que les esprits de nos héros ne trouveront pas le repos tant que leurs dépouilles n’auront pas été rapatriées et inhumées dans la dignité », a déclaré lundi 4 novembre 2024, le président Emmerson Mnangagwa.
Le président Mnangagwa a lancé ce nouvel appel lors d’un discours prononcé à l’occasion de l’enterrement du héros de l’indépendance Jaison Chirinda, décédé le 27 octobre à l’âge de 82 ans.
Il a mentionné le roi Lobengula, héros anti-colonialiste contraint à l’exil, ainsi que Mbuya Nehanda et Sekuru Kaguvi, pendus pour avoir résisté à la domination coloniale.
« De même, les dépouilles de nos courageux guerriers tels que le chef Chiwashira, le chef Chingaira, le chef Mapondera et le chef Mashayamombe sont toujours conservées dans les musées britanniques en tant que trophées, après avoir été capturés et tués dans d’horribles circonstances », a-t-il ajouté.
Le Zimbabwe estime que les dépouilles ont été emmenées au Royaume-Uni comme trophées de guerre et qu’elles sont utilisées à des fins de recherche à l’université de Cambridge et au musée d’histoire naturelle de Londres.
Il y a deux ans, les institutions britanniques ont annoncé qu’elles étaient prêtes à coopérer, après la visite en Grande-Bretagne d’une délégation zimbabwéenne.
Le musée d’histoire naturelle possède plus de 25.000 restes humains, mais le nombre de pièces provenant du Zimbabwe n’est pas connu.
M. Mnangagwa a également demandé au gouvernement britannique de présenter des excuses pour les atrocités commises pendant la période coloniale.
« Nous exigeons des excuses et des réparations de la part du gouvernement britannique », a-t-il ajouté.
La domination coloniale a pris fin en 1980 à la suite d’une guérilla au Zimbabwe, qui s’appelait alors Rhodésie.
Avec AFP