Dans un contexte économique mondial incertain, un pays africain surprend en affichant une croissance qui surpasse celle des États-Unis.
En effet, malgré un endettement public préoccupant, l’économie ghanéenne enregistre une performance remarquable avec une croissance de 6,9% de son PIB réel au premier semestre 2024, contrastant nettement avec les 2,8% observés aux États-Unis sur la même période.
Cette renaissance économique du Ghana, inédite depuis 2019, est portée par plusieurs secteurs clés. Le secteur industriel connaît un essor notable avec une croissance de 9,3%, stimulé notamment par une performance exceptionnelle du secteur aurifère qui bondit de 23,6%. Les services et l’agriculture suivent cette tendance positive avec des croissances respectives de 5,8% et 5,4%.
Cependant, cette trajectoire ascendante n’est pas sans ombres au tableau. Le secteur du cacao, pilier traditionnel de l’économie ghanéenne, connaît des difficultés avec une baisse de production de 26,2% pour le quatrième trimestre consécutif, conséquence de maladies affectant les plantations et de conditions météorologiques défavorables.
La reprise économique du Ghana pourrait être attribuée, en partie, aux effets du programme économique de 3 milliards de dollars conclu avec le FMI en mai 2023.
Ce programme vise à restructurer la dette du pays et à stabiliser son économie. L’enjeu majeur pour Accra est désormais de tirer profit de cette croissance pour améliorer la mobilisation des ressources internes et réduire sa dépendance à l’endettement extérieur.
En comparaison, les États-Unis, bien que connaissant une croissance plus modeste, se félicitent d’avoir évité une récession redoutée.
Le président Joe Biden souligne la résilience de l’économie américaine, la qualifiant de « plus puissante au monde ». Néanmoins, les défis persistent, notamment en termes d’inflation qui, bien qu’en baisse, continue d’éroder le pouvoir d’achat des consommateurs.
Cette comparaison inattendue entre le pays africain et les États-Unis met en lumière la complexité des dynamiques économiques mondiales et le potentiel de croissance des économies africaines, même face à des défis structurels importants.
Pour le Ghana, l’enjeu sera de maintenir cette dynamique positive tout en adressant ses vulnérabilités économiques, particulièrement son niveau d’endettement élevé.