Ce pays africain coupe tous ses liens diplomatiques avec ce voisin de la France

Belgique Rwanda

Crédits photo : Pinterest / soutien67.free.fr

Un vent glacial souffle sur les relations entre le Rwanda et la Belgique.

En effet, ce lundi 17 mars 2025, Kigali a franchi le Rubicon en annonçant la rupture « officielle et immédiate » de ses relations diplomatiques avec son ancienne puissance coloniale.

Une décision radicale qui témoigne de l’exaspération rwandaise face à ce qu’elle qualifie sans détour de « tentatives pitoyables de la Belgique de maintenir ses illusions néocoloniales ».

Le communiqué officiel, publié par le ministère rwandais des Affaires étrangères, ne laisse place à aucune ambiguïté quant aux griefs accumulés contre Bruxelles.

Le Rwanda y dresse un réquisitoire historique, accusant la Belgique d’avoir semé les germes des divisions ethniques ayant conduit au génocide des Tutsis en 1994, puis d’avoir perpétué une politique hostile en permettant « à son territoire d’être utilisé par des groupes qui propagent le négationnisme du génocide et entretiennent l’idéologie génocidaire ».

Cette décision diplomatique s’inscrit dans un contexte régional particulièrement tendu. Fin janvier, après que le M23 et les troupes rwandaises se sont emparées de Goma, en République démocratique du Congo, Bruxelles avait demandé à l’Union européenne d’envisager des sanctions contre Kigali.

Une initiative perçue comme une provocation par les autorités rwandaises, qui accusent désormais la Belgique de prendre « clairement parti dans un conflit régional » et de se mobiliser « systématiquement contre le Rwanda dans différents forums, utilisant mensonges et manipulations ».

Les répercussions immédiates de cette rupture sont déjà tangibles : tous les diplomates belges présents au Rwanda ont été sommés de quitter le territoire dans un délai de 48 heures.

Kigali affirme néanmoins que cette séparation se fera « conformément à la Convention de Vienne », en assurant « la protection des locaux, des biens et des archives de la mission diplomatique belge ».

Cette fracture diplomatique n’arrive pas ex nihilo. Depuis plusieurs semaines, les signes avant-coureurs se multipliaient.

Le Rwanda avait déjà suspendu sa coopération au développement avec Bruxelles, dans un contexte où plusieurs de ses principaux partenaires internationaux accentuent leurs pressions en demandant des sanctions contre Kigali pour son implication présumée dans le conflit en RDC.

Les enjeux économiques de cette rupture ne sont pas négligeables. Selon les données de l’International Trade Centre pour 2022, les échanges commerciaux entre les deux pays s’élevaient à 126 millions de dollars. Des intérêts substantiels désormais placés en suspens par cette crise diplomatique sans précédent.

Le Rwanda justifie sa décision par « l’engagement à protéger ses intérêts nationaux et la dignité des Rwandais, ainsi qu’à défendre les principes de souveraineté, de paix et de respect mutuel ».

Une formulation qui révèle l’ampleur du fossé creusé entre les deux nations et la détermination de Kigali à rompre avec ce qu’elle perçoit comme des ingérences persistantes dans ses affaires intérieures et régionales.

Cette rupture diplomatique entre le Rwanda et la Belgique illustre les reconfigurations géopolitiques à l’œuvre en Afrique centrale, où les anciennes relations postcoloniales sont profondément remises en question.

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