Le gouvernement d’Eswatini s’engage à débloquer près de 230 millions d’emalangeni par an — l’équivalent de 12 millions de dollars — pour financer la deuxième phase d’ajustements salariaux en faveur des forces de sécurité.
Un geste qui intervient dans un contexte social et politique sensible, où la stabilité institutionnelle reste une priorité pour le roi Mswati III et son exécutif.
L’accord, signé dans la nuit entre l’exécutif et les syndicats de la Royal Eswatini Police Service ainsi que du His Majesty’s Correctional Services, prévoit deux volets.
D’une part, 952 agents bénéficieront d’un ajustement professionnel assorti d’un versement unique de 8 % de rétroactifs, pour un coût annuel estimé à 57 millions d’emalangeni.
D’autre part, 13 199 officiers percevront une augmentation de 3 % et des rappels de salaire, représentant 171 millions d’emalangeni supplémentaires chaque année.
Pour le secrétaire principal au ministère de la Fonction publique, Mthunzi Shabangu, qui a détaillé le dispositif lors d’un point presse, cet effort budgétaire n’exclut pas les bénéficiaires du processus plus large de révision salariale en cours.
En filigrane, il s’agit aussi pour le gouvernement de consolider ses relations avec deux corps stratégiques, garants de l’ordre et de l’autorité de l’État.
Dans un pays où les tensions politiques et les revendications socio-économiques se font plus pressantes, cette mesure apparaît autant comme une reconnaissance du rôle des forces de sécurité que comme un message clair : la loyauté se récompense.
Mais cette générosité aura un coût, et il reste à voir si l’exécutif saura maintenir l’équilibre budgétaire tout en répondant aux attentes d’autres segments de la fonction publique, eux aussi dans l’attente d’une revalorisation.