Dans les rues animées de Douala, une page de l’histoire d’un groupe financier français en Afrique s’apprête à se tourner.
En effet, le 8 août prochain, la Société Générale Afrique centrale et de l’Est (SGACE) tiendra sa dernière assemblée générale, marquant la fin d’une ère pour ce titan bancaire français sur le continent.
Adaptant sa politique aux nouvelles réalités économiques, la Société Générale redessine sa présence en Afrique.
Cette métamorphose, loin d’être fortuite, s’inscrit dans une stratégie plus vaste, visant à sculpter un modèle « simplifié, plus synergétique et performant ».
Le départ du groupe français en Afrique ; un plan plus large
Depuis fin 2023, c’est une véritable valse des cessions qui s’est engagée, la filiale béninoise étant la huitième à changer de mains.
La SGACE, née en 2018 avec un capital de 152 440 euros, était l’un des trois piliers africains du groupe, aux côtés des pôles ouest-africain et méditerranéen.
Sous la houlette de Marème Mbaye Ndiaye, cette entité supervisait un vaste territoire allant du Cameroun au Mozambique. Mais ce royaume financier s’est progressivement effrité, tel un château de sable face à la marée montante des nouvelles réalités économiques.
Les franchises du Tchad et du Congo ont déjà trouvé de nouveaux propriétaires, tandis que d’autres sont sur le point de changer de pavillon.
Même le Cameroun, joyau de la couronne de la Société Générale dans la région, pourrait bientôt passer sous une nouvelle bannière.
Ce retrait graduel du géant français ouvre la voie à une reconfiguration du paysage bancaire en Afrique centrale et de l’Est.
Alors que certains y verront la fin d’une époque, d’autres y discerneront l’aube de nouvelles opportunités pour les acteurs locaux et régionaux.