Carburant : le gouvernement de ce pays d’Afrique fait passer le prix de l’essence à 645 francs et le gasoil à…

carburant Guinée équatoriale

Crédit photo : caradisiac

La Guinée équatoriale, pays d’Afrique centrale, vient de prendre une décision économique lourde de conséquences sur le prix du carburant.

En effet, le gouvernement du pays d’Afrique centrale a décrété une augmentation substantielle des prix du carburant à la pompe, mettant fin à quinze années de stabilité tarifaire.

Un décret présidentiel publié le lundi 17 mars 2025 à Malabo annonce une hausse de 30% pour l’essence et de 10% pour le gasoil, justifiée par des tarifs jugés « obsolètes » qui généraient « un impact négatif sur l’exécution des budgets généraux de l’État ».

Concrètement, le prix de l’essence bondira de 495 à 645 FCFA le litre (de 0,75 à 0,98 euros), tandis que celui du gasoil passera de 470 à 520 FCFA (de 0,72 à 0,79 euros).

Plus spectaculaire encore, le prix du carburant JET-A1, utilisé par les compagnies aériennes nationales pour leurs vols intérieurs et internationaux, connaîtra une augmentation de près de 35%, passant de 430 à 580 FCFA le litre. Le texte précise que le prix du carburant pour les compagnies aériennes étrangères sera quant à lui libéralisé.

Cette décision, qui rompt avec la politique de prix artificiellement bas maintenue depuis 2007, intervient dans un contexte économique particulièrement délicat pour la Guinée équatoriale.

Le pays, qui ne dispose d’aucune raffinerie sur son territoire, fait face à un déclin continu de sa production pétrolière, pilier de son économie.

Entre 2020 et 2022, la production a chuté de 143,8 à 108,8 milliers de barils par jour. Une tendance baissière plus ancienne encore puisque, selon la Banque mondiale, les exportations de pétrole et de gaz sont passées respectivement de 13,2 et 8,8 millions de tonnes en 2014 à seulement 5,4 millions de tonnes en 2022.

Cette érosion progressive des ressources pétrolières a entraîné des conséquences macroéconomiques sévères.

Le PIB du pays a enregistré une croissance négative pendant huit années consécutives, de 2015 à 2022, avec une moyenne annuelle de -2,8%. Une situation d’autant plus préoccupante que le secteur pétrolier représente 81,5% des recettes budgétaires et 94,1% des exportations du pays sur la période 2018-2022.

Pour atténuer l’impact social de cette hausse des prix du carburant en Guinée Équatoriale, le gouvernement a prévu plusieurs mesures d’accompagnement.

Les particuliers achetant du carburant pour usage domestique bénéficieront d’une subvention, dans la limite de cent litres par véhicule, par personne et par jour.

Cette allocation sera réduite à quarante litres pour le pétrole destiné aux lampes et réchauds. Le décret annonce également des « aides directes » aux transports publics afin d’éviter une hausse des tarifs qui pénaliserait les usagers.

La date effective de mise en œuvre de cette augmentation n’a pas encore été fixée. Le décret présidentiel indique qu’elle fera l’objet d’un arrêté spécifique du ministère des hydrocarbures et du développement minier.

La décision d’augmenter si fortement le prix du carburant constitue un pari risqué pour le régime équato-guinéen.

Dans de nombreux pays africains, des mesures similaires ont provoqué d’importants mouvements sociaux. Le gouvernement semble néanmoins avoir anticipé ces risques en planifiant un système de subventions ciblées qui pourrait permettre d’amortir le choc pour les populations les plus vulnérables.

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