Avec près de six millions d’hectares brûlés pour l’instant, soit la superficie de la Croatie, la saison des feux de forêt au Canada est l’une des pires jamais enregistrée au pays, selon une mise à jour des autorités ce vendredi 18 juillet 2025.
En raison de la sécheresse et des températures supérieures à la normale, le pays de 40 millions d’habitants connaît une saison précoce et extrême avec plusieurs mégafeux actifs. Et ces derniers dévorent les terres à un rythme rarement vu depuis 40 ans.
« Il s’agit de l’une des superficies cumulées les plus élevées pour cette période de l’année, derrière le record de la saison des incendies de 2023 », a souligné Michael Norton, porte-parole de Ressources naturelles Canada.
Mais contrairement à l’été hors du commun de 2023, où l’activité des incendies « ne s’est pas stabilisée » et où près de 18 millions d’hectares ont brûlé au total, « nous observons cette année un schéma d’incendie plus normal », a-t-il poursuivi.
L’intensité des feux a ralenti en juin mais le pays entre « dans ce qui est normalement les deux mois les plus actifs de la saison », avec des conditions propices aux incendies dans plusieurs régions, at-il prévenu.
Plus de 560 feux sont actuellement actifs dans le pays. Ottawa a fait appel à l’aide internationale et 533 pompiers des États-Unis, de la Nouvelle-Zélande, de l’Australie, du Costa Rica et du Mexique sont sur place.
L’intensité des brasiers a forcé la province du Manitoba (centre) à déclarer l’état d’urgence pour une deuxième fois en quelques mois le 10 juillet et les autorités ont indiqué que le nombre d’hectares brûlés cette année est dix fois supérieur à la moyenne.
Depuis ce printemps, 39.000 autochtones ont été évacués, a indiqué vendredi le ministre des Services aux Autochtones, ajoutant que les Premières nations sont « touchées de manière disproportionnée » par les incendies et sont « 108 fois plus susceptibles d’être évacuées lors d’urgences ».
Le Canada, qui se réchauffe deux fois plus rapidement que le reste de la planète, est confronté à de plus en plus d’événements météorologiques violents.
Liée au changement climatique d’origine humaine, l’augmentation des températures entraîne moins de neige, des hivers plus courts et plus doux, et des conditions estivales plus précoces qui provoquent les incendies, selon les experts.
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