À quelques jours du premier match de la CAN 2025 au Maroc, le sélectionneur des Guépards, Gernot Rohr, n’a pas caché son amertume face à la suspension de 5 joueurs. Interrogé ce mardi 2 décembre, il s’est insurgé contre la suspension de cinq joueurs majeurs — Marcel Dandjinou, Mohamed Tidjani, Junior Olaïtan, Andreas Hountondji et Steve Mounié — qui manqueront l’entrée en lice du Bénin face à la RDC, le 23 décembre prochain.
Pour le technicien franco-allemand, la décision de la CAF est « difficilement compréhensible » et « profondément injuste ».
Le sélectionneur rappelle que le dernier match des éliminatoires joué en Libye avait été marqué par un climat violent : agressions, menaces, coups et scènes de chaos jusque dans les vestiaires. « Ces garçons ont été traumatisés, et aujourd’hui ce sont eux qu’on prive du premier match », regrette-t-il.
Rohr affirme qu’un recours était envisagé, mais l’annonce tardive des sanctions n’a pas permis d’aller jusqu’au Tribunal arbitral du sport.
Si la CAF applique les règles, le sélectionneur estime pourtant qu’un article précise que les avertissements obtenus en éliminatoires ne devraient pas être reportés en phase finale. Une lecture contestée par plusieurs observateurs, qui rappellent que l’article 42 du règlement prévoit bien une suspension automatique après deux avertissements, applicable au match suivant — même s’il s’agit du début du tournoi.
La contradiction entre les textes entretient la confusion, mais certains pointent une méconnaissance ou une mauvaise anticipation du staff des Guépards, qui avait été alerté notamment sur le cas de Marcel Dandjinou.
Une préparation perturbée par des zones d’ombre
Au-delà des sanctions, Gernot Rohr s’inquiète de l’absence de la circulaire de la CAF concernant les dates de mise à disposition des joueurs par les clubs. Une situation qui complique la planification du stage précédant la CAN.
Dans un contexte budgétaire serré — 28 joueurs pris en charge par la CAF mais seulement 25 par le ministère — le staff a constitué une présélection élargie d’une cinquantaine de joueurs afin d’arriver au Maroc avec un groupe d’environ 27 éléments prêts à débuter.
Face à une RDC favorite et qualifiée pour le Mondial, le Bénin devra composer sans plusieurs cadres. Mais Rohr refuse de baisser les bras :
« Les remplaçants entreront avec une motivation décuplée », assure-t-il.
L’expertise et le management du sélectionneur seront particulièrement scrutés dans cette situation délicate. Au lieu de s’enfermer dans la polémique, beaucoup estiment que l’urgence est désormais sportive : réorganiser l’équipe, maintenir la confiance et prouver que, même diminués, les Guépards restent capables de surprendre.
L’heure est à la mobilisation. Et ce premier choc face aux Léopards s’annonce déjà comme un test grandeur nature.