Les opinions varient quant à savoir si l’équipe nationale de football de la Côte d’Ivoire de cette année est à la hauteur de celle qui a remporté le titre de la CAN en 2015.
Certes, en termes de valeur marchande, l’équipe actuelle surpasse son prédécesseur, mais les frais de transfert gonflés ces dernières années faussent cette comparaison. Cependant, le pouvoir de star des joueurs semble diminué.
En 2015, les frères Touré, Yaya et Kolo, Gervinho, Wilfried Bony et Seydou Doumbia, ont honoré le terrain, tous des noms reconnaissables dans le football européen.
Aujourd’hui, l’effectif compte des joueurs moins renommés, certains titulaires exerçant leur métier en Arabie Saoudite, donc sans doute pas au sommet de leur carrière.
Pourtant, leur importance ne doit pas être sous-estimée, attribuable en partie à leur cœur et à leur passion collective, un point qui mérite d’être développé.
Voici 3 points qui ont aidé la Côte d’Ivoire à redresser la situation lors de la CAN :
L’avantage d’être chez soi
Les rues d’Abidjan rayonnaient d’orange et de vert, ornées de drapeaux ivoiriens, et des foules portaient des maillots de l’équipe nationale, reflétant la ferveur précédant le tournoi.
Cependant, cette ferveur s’est également traduite par une immense pression sur les joueurs, comme en témoignent leurs performances hésitantes en phase de groupes.
En accédant à la phase à élimination directe, bien que fortuitement, les Éléphants ont fait preuve d’une vigueur et d’une loyauté retrouvées envers leur maillot, canalisant la pression en énergie.
Même s’il est peut-être surpassé en compétences par le Nigeria, c’est cet esprit intangible qui pourrait s’avérer crucial lors de la finale de dimanche.
L’entraîneur
Emerse Faé apparaît comme la figure la plus marquante de cette transformation, élevant la Côte d’Ivoire d’équipe presque éliminée à de sérieux prétendants au titre.
En effet, il a transformé le choc provoqué par l’expulsion de Gasset à mi-tournoi en motivation, donnant à l’équipe l’impulsion dont elle avait tant besoin. Son leadership passionné fascine non seulement les supporters, mais trouve également un écho auprès de ses joueurs.
Contrairement à son prédécesseur, le stoïque Jean-Louis Gasset, 70 ans, la présence animée de Faé sur la touche est également charmante.
Il orchestre, motive et rallie l’équipe, comme en témoigne sa réaction jubilatoire au but crucial de Haller contre la RD Congo. Les remplacements parfaits de Faé et sa stabilisation défensive rapide soulignent encore davantage son impact.
La défense
Depuis une défaite 4-0 lors de la finale de la phase de groupes contre la Guinée équatoriale jusqu’à encaisser seulement deux buts tout au long de la phase à élimination directe, contre de sérieux prétendants au titre comme le Sénégal, le Mali et le Congo !
En très peu de temps, Emerse Faé a fortifié une défense auparavant fragile, qui a notamment résisté à de sérieuses menaces offensives au Sénégal et en République démocratique du Congo.
On peut noter la présence imposante des milieux défensifs Frank Kessié et Seko Fofana, malgré leurs modestes exploits en Arabie Saoudite depuis l’été dernier.
Dans l’ensemble, le parcours des Éléphants jusqu’à la finale témoigne de leur résilience, du sens tactique du nouvel entraîneur et, plus important encore, de leur passion inébranlable pour la fierté nationale.
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