Le Cameroun a connu une croissance significative de ses recettes fiscales ces dernières années, passant de 1,4 à 4,3 milliards de dollars entre 2010 et 2023.
Si cette performance est à saluer, elle masque une réalité plus complexe : la pression fiscale repose essentiellement sur un petit groupe de contribuables.
Un rapport de la Banque mondiale révèle que 73% des recettes fiscales non pétrolières proviennent de grandes entreprises, soit 0,5% des créateurs de richesse.
« Les gros contribuables jouent un rôle central », souligne l’institution, tout en insistant sur la nécessité d’élargir l’assiette fiscale.
Le gouvernement camerounais l’a bien compris. Son Document de Programmation Économique et Budgétaire 2025-2027 prévoit de renforcer la fiscalisation de l’économie informelle, qui représente environ 30% du PIB.
Les particuliers, dont la contribution est jugée faible (7% des recettes fiscales intérieures), seront également davantage sollicités.
Le ministre des Finances, Louis Paul Motaze, a annoncé la mise en œuvre effective de la déclaration annuelle récapitulative des contribuables non professionnels.
Il prévoit d’ailleurs d’optimiser le recouvrement de l’impôt sur les traitements et salaires en 2025.
Au final, si le Cameroun a fait des progrès en matière de collecte fiscale, il reste encore beaucoup à faire pour assurer une répartition équitable de l’effort fiscal.
L’élargissement de l’assiette et la lutte contre la fraude fiscale sont les principaux défis à relever pour les prochaines années.