Cameroun : l’opposition se met d’accord avec le pouvoir en place avant les prochaines élections ; ils demandent…

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Crédit Photo : collage L-Frii / freepick / KristiPaint / www.slon.pics

À l’approche des élections décisives de 2024-2025 au Cameroun, un rare consensus semble émerger entre la majorité au pouvoir et l’opposition.

Toutes forces confondues militent pour une même cause : l’inscription massive des électeurs sur les listes électorales.

Dans une campagne d’envergure inédite, le Rassemblement Démocratique du Peuple Camerounais (RDPC) au pouvoir et les principaux partis d’opposition multiplient les appels vibrants pour convaincre les Camerounais de s’enrôler. Sur le terrain, une mobilisation fébrile est à l’œuvre des deux côtés.

Du côté du parti présidentiel, une consigne claire a été donnée à tous les échelons pour atteindre l’objectif : inscrire et faire retirer les cartes dans chaque bureau local.

Face à ce déploiement, l’opposition réplique par une stratégie de proximité musclée. Marchés, carrefours ou lieux de culte, rien n’est négligé pour rallier un maximum de votants potentiels.

Les militants du Mouvement pour la Renaissance du Cameroun (MRC) de Maurice Kamto, du Parti Camerounais pour la Réconciliation Nationale (PCRN), ou encore de Serge Espoir Matomba sont en première ligne pour grossir les rangs des inscrits à ces élections.

Une posture que l’opposition justifie par les chiffres historiquement bas du fichier électoral, jamais au-delà de 7 millions depuis 2011.

Cependant, cette campagne tous azimuts suscite aussi les inquiétudes du pouvoir. Dans un récent communiqué, le ministre de l’Administration territoriale a mis en garde contre une éventuelle « surenchère politique » et des « pressions » exercées sur la population.

Un ton qui tranche avec le discours citoyen prônant l’inscription électorale comme un devoir démocratique.

Cette gesticulation à quelques mois des élections révèle les tensions sous-jacentes. D’un côté, l’opposition voit dans cette ruée électorale le symptôme d’un vent favorable. De l’autre, les autorités semblent redouter une perte de contrôle du processus.

Au milieu de ce bras de fer, les risques de dérives ne sont pas à écarter, comme l’illustre un événement survenu fin avril dans l’Ouest du pays.

La distribution sans frais de pièces d’identité par un proche du parti au pouvoir avait suscité la colère des populations, y voyant une manœuvre partisane.

Un incident qui rappelle la défiance ambiante dans ce Cameroun préélectoral, où chaque camp se montre désormais décidé à en découdre sur le terrain des inscriptions citoyennes. Une première étape cruciale avant le rendez-vous des urnes.

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