Dans les méandres de la politique énergétique africaine, le Cameroun vient de franchir un cap significatif.
Un accord de prêt de 80,5 milliards FCFA, octroyé par la Banque islamique de développement, ouvre la voie à une métamorphose électrique sans précédent.
Ce financement sera la pierre angulaire du Projet d’Interconnexion des Réseaux Électriques du Cameroun et du Tchad (PIRECT). Il s’inscrit aussi dans une vision plus vaste de transformation régionale.
Le PIRECT, mosaïque financière complexe, mobilise un consortium d’acteurs internationaux. La Banque mondiale, la Banque africaine de développement et l’Union européenne y apportent leur concours, aux côtés du Cameroun lui-même. Cette alliance, chiffrée à 557,5 milliards FCFA, dessine les contours d’une nouvelle cartographie énergétique.
Au cœur de ce projet, une ambition : faire du Cameroun un exportateur d’électricité. Avec une capacité prévisionnelle de 100 mégawatts vers le Tchad, c’est tout un paradigme qui se trouve bouleversé.
Les quatre nouveaux postes de transformation haute tension et les 566 kilomètres de lignes prévus ne sont pas de simples infrastructures, mais les artères d’un nouveau système nerveux énergétique.
Ce réseau, qui irriguera 409 localités dans les régions septentrionales, promet de réveiller des territoires longtemps assoupis.
Au-delà des chiffres, c’est une promesse de développement qui se profile, un espoir de désenclavement pour des populations trop souvent marginalisées.
Le PIRECT transcende les frontières nationales pour s’inscrire dans une logique régionale. Il incarne l’aspiration du Pool énergétique de l’Afrique centrale à une intégration plus profonde, où l’électricité devient vecteur de coopération et de progrès partagé.
Ainsi, le Cameroun de Paul Biya se positionne à la croisée des chemins énergétiques africains.
Entre ambitions nationales et solidarité régionale, le pays trace la voie d’un développement électrifié, promesse d’un avenir où la lumière ne connaît plus de frontières.