Au Cameroun, alors que l’élection présidentielle devra se tenir dans les prochains mois, ce ministre et proche du président Paul Biya, quitte le navire.
En effet, alors que la présidentielle de 2025 s’approche à grands pas, le ministre de l’Emploi et de la Formation professionnelle, Issa Tchiroma Bakary, a déposé sa démission du gouvernement camerounais.
Une décision qui met fin à de nombreuses années d’alliance avec le régime au pouvoir.
Quelques heures après sa démission de l’exécutif dirigé par le président Paul Biya, Issa Tchiroma Bakary, n’a pas tardé à exprimer sa volonté de se présenter à l’élection présidentielle d’octobre 2025.
En effet, 24 heures après l’annonce de sa démission, le désormais ancien ministre camerounais de l’Emploi et de la Formation professionnelle a annoncé sa candidature au scrutin.
C’est à travers une lettre de 24 pages adressée au peuple camerounais, qu’Issa Tchiroma Bakary a annoncé sa volonté de se lancer dans la course à la magistrature suprême de l’État.
« Avec espérance. Et avec une foi inébranlable en notre destin commun. Oui, je suis candidat à l’élection présidentielle de 2025. Parce que je rêve d’un Cameroun qui s’affirme avec force sur la scène internationale.
D’un Cameroun qui protège les siens, qui rassemble au lieu de diviser, qui respecte au lieu de dominer. Je serai candidat pour remettre la République debout. Pour redonner confiance à ceux qui n’y croient plus.
Pour porter la voix de ceux que l’on n’entend jamais. Je veux que chaque jeune ait une place. Que chaque femme ait une voix. Que chaque région soit représentée avec dignité.
Je ne viens pas vendre des illusions. Je viens avec la clarté d’une vision, la rigueur d’une méthode et la vérité d’un engagement forgé par l’épreuve. Ce projet, je ne peux le porter seul. Il est entre vos mains », a écrit l’ex ministre Issa Tchiroma Bakary dans sa lettre.
Pour l’ex proche du régime Biya, il est désormais l’heure de l’alternance. Dans sa correspondance, il met l’accent sur la nécessité de tourner la page de l’ancien système.
« Le Cameroun doit touer la page de l’abus, du mépris, de la confiscation du pouvoir. La démocratie véritable, c’est celle qui accepte la défaite, respecte l’adversaire et honore la parole donnée. Oui, il est admirable qu’un président battu aux élections appelle son successeur.
Oui, il est grand qu’un ancien chef d’État poursuive son engagement en simple citoyen. C’est cela, la démocratie. Et nous devons en être les garants. Exercer le pouvoir, c’est servir.
Pas se servir. Ayons l’audace de la vérité : notre pays doit s’ancrer dans une transition républicaine exemplaire, et assumer aussi sa place dans la lutte pour l’émancipation économique des peuples africains. Ne nous laissons pas distraire par l’isolationnisme, ni tenter par le verrouillage du pouvoir », a déclaré M. Issa Tchiroma Bakary.