Le Ghana, deuxième producteur mondial de cacao, s’apprête à opérer un changement majeur dans le financement de sa filière cacaoyère.
Le Cocobod, organisme régulateur du secteur, envisage d’abandonner le recours systématique aux prêts syndiqués internationaux pour financer la campagne annuelle, une pratique en vigueur depuis 1992.
Joseph Boahen Aiddo, directeur général du Cocobod, a annoncé cette nouvelle orientation lors d’une récente conférence de presse.
Le dernier emprunt international, contracté à un taux d’intérêt de plus de 8%, a représenté un coût supplémentaire de 150 millions de dollars pour l’organisme, justifiant ainsi la recherche d’alternatives de financement.
Le nouveau modèle à l’étude prévoit que les négociants versent 60% de la valeur de leurs contrats à terme dès le début de la campagne.
Cette approche transformerait le rôle du Cocobod, qui passerait d’acteur financier principal à simple intermédiaire dans la chaîne d’approvisionnement.
Cette décision intervient dans un contexte économique complexe pour le Ghana. La production de cacao connaît une baisse continue depuis plusieurs années, confrontée notamment à la concurrence de l’orpaillage.
De plus, la situation financière du Cocobod soulève des interrogations quant à sa capacité à financer les achats sur fonds propres.
L’opposition parlementaire a émis des doutes sur les motivations de ce changement, suggérant qu’il pourrait être lié à un refus des banques internationales de prêter au Cocobod. Ces allégations ont été réfutées par Joseph Boahen Aiddo.
Ce virage stratégique dans le financement de la filière cacao au Ghana pourrait avoir des répercussions significatives sur l’ensemble du secteur. Il témoigne des défis auxquels sont confrontés les pays producteurs de cacao dans un environnement économique mondial en évolution.
La mise en œuvre et les conséquences de cette nouvelle approche seront observées attentivement par les acteurs de l’industrie cacaoyère mondiale, le Ghana étant un acteur clé de ce marché.