Burundi : c’est fait, le nouveau gouvernement prête officiellement serment

Burundi : c’est fait, le nouveau gouvernement prête officiellement serment

Crédit Photo : IWACU

Le nouveau gouvernement burundais, a prêté serment ce mercredi 6 aout 2025, quelques heures après sa nomination consécutive aux législatives contestées de juin, lors desquelles le CNDD-FDD, parti au pouvoir depuis 20 ans, a remporté tous les sièges de l’Assemblée nationale.

Le raz-de marée de juin a été qualifié de « truqué » par l’opposition. L’Eglise catholique burundaise a recensé des « irrégularités ».

Le nouveau gouvernement, nommé tard mardi par le président Evariste Ndayishimiye, a prêté serment dans la capitale Bujumbura devant ce dernier et le parlement réuni en congrès.

Dix nouvelles figures ont fait leur entrée au gouvernement de 13 membres, tous issus du parti au pouvoir.

Parmi celles-ci, l’ex-général de police Leonidas Ndaruzaniye, très proche du président, devient ministre de l’Intérieur. Le lieutenant-général Gabriel Nizigama, ex-ministre et chef de la police, est nommé ministre du Travail, de la Fonction publique et de la Sécurité sociale.

Chantal Nijimbere, une Tutsi, ministre du Commerce de l’exécutif précédent, est devenue la première femme de l’Histoire du Burundi nommée ministre de la Défense.

« Comme le chef d’état-major est hutu, le ministère de La Défense devait revenir à un officier tutsi mais le CNDD-FDD ne respecte pas cet accord depuis 2015 et se contente de nommer des civils tutsi qu’il contrôle« , a dénoncé un général tutsi sous couvert d’anonymat.

Evariste Ndayishimiye a pris les rênes du Burundi en 2020 après le décès de son prédécesseur Pierre Nkurunziza qui a tenu le pays d’une main de fer durant quinze ans.

Depuis son accession à la présidence, le régime oscille entre signes d’ouverture et ferme contrôle du pouvoir, marqué par des atteintes aux droits humains dénoncées par des ONG et l’ONU.

Le Burundi est le pays le plus pauvre du monde en terme de PIB par habitant, selon un classement de la Banque mondiale de 2023. 75% de ses douze millions d’habitants vivent sous le seuil international de pauvreté.

« Le président Ndayishimiye, qui accusait son gouvernement d’être constitué de paresseux responsables de la crise que traverse le Burundi, a pu nommer les hommes de son choix« , a réagi un responsable du CNDD-FDD.

Si le précédent gouvernement était largement vu comme un héritage de son prédécesseur, il « ne pourra plus se défausser sur quelqu’un d’autre », a-t-il ajouté sous couvert d’anonymat.

Le gouvernement respecte les quotas de 60% de ministres issus de la majorité hutu (85% de la population) et de 40% de Tutsi (14%).

 Pour rappel, le nouveau Premier ministre, Nestor Ntahontuye, avait prêté serment mardi.

 Avec AFP

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