Burkina : Ibrahim Traoré donne les raisons de l’expulsion de la représentante de l’ONU

Burkina Faso : Ibrahim Traoré et les populations sont aux anges après le départ de la France, plus de 3000 milliards de FCFA ont...

Crédit Photo : Faso7

Ibrahim Traoré a expliqué les motifs ayant conduit le Burkina Faso à expulser la représentante de l’ONU, un geste qui a suscité de vives réactions au niveau international et qui illustre les tensions persistantes entre Ouagadougou et certaines organisations étrangères.

La décision d’expulser Carol Flore-Smereczniak, coordonnatrice des Nations unies, est survenue après un différend autour d’un rapport que les autorités ont jugé partial. Ce document, intitulé

« Les enfants et le conflit armé au Burkina Faso », a été perçu comme une remise en cause des forces nationales à un moment où le pays est engagé dans une lutte intense contre l’insécurité. Ainsi, cette mesure s’est inscrite dans une série de ruptures diplomatiques déjà amorcées par Ouagadougou, renforçant la volonté de l’État de contrôler la narration autour de sa sécurité.

« À la mi-août 2025, Carol Flore-Smereczniak a été déclarée persona non grata suite à la publication du rapport. Le gouvernement a dénoncé un texte élaboré sans concertation avec ses institutions, estimant qu’il confondait terroristes et forces de défense. Pour les autorités, ce manque de nuance a fragilisé l’image de l’armée nationale alors que celle-ci menait des opérations majeures contre les groupes armés », ont rapporté les médias mocaux.

L’ONU a exprimé son regret et rappelé que ses agents bénéficient d’immunités prévues par les conventions internationales. Elle a toutefois assuré vouloir poursuivre son soutien humanitaire et ses programmes de développement dans le pays. Cette controverse a mis en lumière les tensions récurrentes entre le pouvoir burkinabè et certaines organisations internationales, un sujet régulièrement évoqué dans les analyses sur la gouvernance sécuritaire au Sahel.

L’expulsion de la responsable onusienne n’a pas été un fait isolé. En décembre 2022, la précédente coordonnatrice, Barbara Manzi, avait déjà été priée de quitter le territoire pour des désaccords similaires. Bien avant cela, Ouagadougou avait exigé le retrait des forces françaises, marquant une réorientation stratégique de sa coopération militaire. Ces décisions ont traduit la volonté affirmée de reprendre la main sur les partenariats extérieurs et de privilégier une autonomie renforcée.

Ces choix diplomatiques se sont déroulés dans un climat de méfiance accru à l’égard des acteurs étrangers. Alors que la lutte contre les groupes armés restait prioritaire, le Burkina Faso a revendiqué sa capacité à définir seul la manière de protéger sa population et de gérer ses relations internationales.

En agissant ainsi, Ibrahim Traoré a réaffirmé la souveraineté du Burkina Faso face aux pressions extérieures, tout en envoyant un message clair sur l’importance de contrôler les informations concernant la sécurité nationale. Cette initiative marque une nouvelle étape dans la définition des relations entre le pays et les organisations internationales, en particulier l’ONU.

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