Un pays voisin à la France vient de prendre une décision sur le Burkina Faso qui pourrait grandement déplaire à Paris. En effet, le Royaume-Uni a fait un pas significatif vers le pays des hommes intègres cette semaine.
L’ambassadrice britannique Katherine Marjorie Ransome s’est en effet entretenue avec le chef de la diplomatie burkinabè, Karamoko Jean Marie Traoré, mardi 23 janvier à Ouagadougou.
Au menu de la rencontre, une relance de la coopération, y compris dans le domaine sécuritaire ultrasensible.
De quoi inquiéter Paris, en froid avec les autorités burkinabè depuis le coup d’État mené par le capitaine Ibrahim Traoré. Ce rapprochement surprise confirme en tout cas la volonté de Londres de regagner en influence dans son ancien pré-carré ouest-africain.
Lors de cette entrevue, l’ambassadrice Ransome a fait savoir que le Royaume-Uni était disposé à « travailler ensemble » avec Ouagadougou, notamment sur les questions de défense et de lutte antiterroriste.
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La Grande-Bretagne prête à soutenir la lutte contre l'insécuritéL'ambassadeur de la Grande-Bretagne au Burkina Faso, Katherine Marjorie Ransome, a rencontré le ministre des Affaires étrangères, de la coopération régionale et des Burkinabè de… pic.twitter.com/mWSVSzPG88
— AES INFO (@AESinfos) January 25, 2024
Une main tendue au Burkina Faso qui pourrait froisser la France
Pour rappel, depuis l’arrivée au pouvoir du capitaine Traoré, Paris a suspendu sa coopération militaire avec le pays, même si des canaux officieux existent encore. Le jeune chef de la junte burkinabè s’est rapproché de Moscou, au grand dam de l’Élysée.
A contrario, Londres semble vouloir combler le vide laissé par le retrait français en proposant son appui aux nouvelles autorités. Quitte à marcher sur les plates-bandes de l’ancienne puissance coloniale, avec qui les relations restent délicates malgré l’arrivée de Rishi Sunak.
Le Ministre burkinabè des Affaires étrangères s’est en tout cas félicité de cette reprise du dialogue. Outre l’aspect sécuritaire, d’autres domaines de coopération comme l’aide humanitaire ou la lutte contre les violences basées sur le genre pourraient aussi être explorés.
Pour le Royaume-Uni, il s’agit probablement d’un premier pas vers un réchauffement avec Ouagadougou.
La donne régionale ayant changé, Whitehall semble décidé à défendre ses intérêts en Afrique de l’Ouest, sans s’embarrasser de ses liens particuliers avec Paris. Le Burkina Faso pourrait faire les frais de ce jeu trouble entre puissances européennes.
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