Burkina Faso / Transport : l’État prend le contrôle de cette société

Burkina Faso SOTRACO

Crédits photo : Wikipedia / Wikicommon

Au Burkina Faso, le Conseil des ministres du 27 novembre 2025 a acté le rachat total de la SOTRACO par l’État burkinabè.

Les actionnaires privés, qui détenaient encore 8,39% du capital social, cèdent leurs parts. La société de transport en commun devient une entreprise publique à 100%.

Deux décrets ont été adoptés lors de cette session gouvernementale présidée par le capitaine Ibrahim Traoré. Le premier autorise l’augmentation de la participation étatique. Le second organise la reprise des 36 075 actions privées restantes. Bref, Ouagadougou met fin à vingt-deux ans de gestion mixte.

La SOTRACO avait vu le jour en 2003 avec 800 millions de francs CFA de capital. En janvier 2024, une recapitalisation porte ce montant à 5 milliards. L’État et ses démembrements devaient alors détenir au moins 75% des parts, le secteur privé conservant 25%. Cette répartition ne tenait plus. Les autorités ont donc décidé d’aller au bout de la logique.

Les chiffres expliquent en partie cette reprise en main. L’entreprise a accusé un déficit de 182,6 millions de francs CFA en 2024, selon les données officielles rapportées par Sidwaya. Les coûts d’exploitation restent élevés, la rentabilité des lignes demeure faible. Le matériel roulant vieillit rapidement malgré les injections de fonds publics.

Car l’État a massivement investi ces derniers mois. L’Initiative présidentielle pour une éducation de qualité a permis l’acquisition de 500 nouveaux bus pour 44,86 milliards de francs CFA. Ces véhicules doivent faciliter les déplacements des élèves et étudiants dans un contexte urbain saturé. Mais l’argent injecté n’a pas suffi à redresser les comptes.

La société dessert aujourd’hui Ouagadougou, Bobo-Dioulasso, Koudougou, Ouahigouya et Dédougou. Elle s’étend même à Ziniaré, Koubri et d’autres localités périphériques. Le réseau comptait 460 kilomètres rien que dans la capitale fin 2023. Fada N’Gourma devrait bientôt s’ajouter à la liste des villes couvertes. Presque 15 millions de passagers ont été transportés sur l’ensemble du territoire cette année-là.

Enfin, le gouvernement table sur une gestion plus rigoureuse désormais. L’objectif affiché : améliorer la mobilité urbaine tout en maîtrisant les finances publiques. Une restructuration interne se profile, avec l’espoir de retrouver un équilibre budgétaire durable.

Les autorités promettent un service régulier et accessible. Il reste à voir si cette nationalisation complète permettra effectivement de redresser une société qui peine depuis plusieurs années à trouver son modèle économique.

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