C’est un nouveau camouflet qui vient d’être adressé à la France par le Burkina Faso.
En effet, lors du conseil des ministres du 12 juin 2024, le gouvernement burkinabè a bel et bien validé la nomination de Tina Guthrie comme représentante du Canada à Ouagadougou. Un geste à forte portée symbolique.
Et pour cause, cet agrément intervient dans un contexte de fortes crispations entre les autorités locales et Paris.
Depuis la rupture unilatérale de l’accord de défense liant les deux pays, la méfiance règne entre les capitales ouagalaise et hexagonale.
Dans ce climat délétère, l’arrivée d’une diplomate d’un pays tiers, qui plus est membre du Commonwealth, sonne comme une nouvelle ouverture du front anti-français.
Comme si le régime d’Ibrahim Traoré cherchait encore à afficher son affranchissement vis-à-vis de l’orbite parisienne.
Il faut dire que le dossier canadien présente de nombreux attraits pour Ouagadougou. Engagé de longue date sur le terrain du développement local, Ottawa fait figure d’alternative crédible à la tutelle française décriée.
Dans les couloirs du pouvoir, on semble désormais opter résolument pour ce virage à 180 degrés.
Une évolution que la désormais ex-cheffe de la coopération canadienne en Haïti, Tina Guthrie, aura pour mission d’incarner sur les rives de la boucle du Mouhoun.
Un casting qui, s’il ne doit rien au hasard, renforcera le sentiment d’une nouvelle ère à construire, loin des vieilles ornières de la Françafrique.
Reste à voir si après le départ de la France, ce rapprochement entre le Burkina et le Canada, perçu comme un donneur aveugle libéré des arrière-pensées jugées suspectes, saura réellement porter ses fruits. Ou si cette énième volte-face ne fera qu’accentuer l’isolement d’un régime en quête d’un nouveau souffle.
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