Le Burkina Faso a annoncé sa volonté de quitter l’Union Africaine (UA) et les Nations Unies (ONU) si ces institutions adoptent envers lui une attitude similaire à celle de la CEDEAO.
Le Premier ministre, Dr. Apollinaire Joachimson Kyélem de Tambèla, a exprimé cette position lors d’une rencontre avec les directeurs régionaux des Nations Unies, le mercredi 10 juillet 2024.
« Ce que nous refusons, c’est la vision néocoloniale », a déclaré Dr. Kyélem de Tambèla, soulignant que le Burkina Faso a quitté la CEDEAO précisément en raison de cette vision.
« Nos pays ont existé avant la CEDEAO, donc ils peuvent vivre sans la CEDEAO. Nous sommes en train d’observer l’Union africaine. Si elle se comporte comme la CEDEAO, nous allons la quitter et même l’ONU n’est pas exclue », a-t-il affirmé.
Dr. Kyélem de Tambèla a poursuivi ses propos en fustigeant les Occidentaux.
« Nous avons vécu avant la colonisation sans rapport avec l’Occident, et on vivait bien. La Thaïlande et l’Éthiopie n’ont jamais été colonisées mais ces pays vivent bien.
Ce sont les Occidentaux qui sont venus nous entraîner dans des labyrinthes à ne pas en sortir. C’est pour toujours nous maintenir sous l’éteignoir », a-t-il déclaré.
Après l’Union Africaine et l’ONU, le Burkina Faso avertit les institutions financières
L’ONU et l’UA ne sont pas les seules institutions dans le viseur du Burkina Faso. Les institutions financières internationales sont également sur la sellette.
« Depuis 1960, on parle d’aide et on n’a pas évolué, on n’a pas bougé. Il faut remettre les choses en cause.
On parle d’aide au développement, d’aide à la coopération et on n’a pas avancé depuis 1960, il faut questionner cette forme d’aide », a-t-il indiqué.
Le mardi 9 juillet, le premier ministre burkinabè a tenu les mêmes propos devant une délégation du Fonds monétaire international (FMI).
« Depuis l’indépendance de la Haute-Volta, le pays des Hommes intègres a toujours eu de bons rapports avec le FMI.
Cependant, la population reste toujours pauvre, malgré l’intervention des différents projets financés par plusieurs institutions, dont le FMI.
Nous devons donc nous interroger sur la pertinence de l’intervention de ces institutions dans nos pays », a soutenu le Premier ministre, Dr Apollinaire Joachimson Kyélem de Tambèla.