L’exécutif a adopté une modification du Code général des Impôts introduisant une taxation des terrains inexploités, avec des montants variant de 750 à 1000 FCFA le mètre carré, qui augmenteront de 20% annuellement.
Il est jeudi 4 septembre 2025 à Ouagadougou. Dans la salle du Conseil des ministres, le Capitaine Ibrahim TRAORÉ, Président du Faso, préside la réunion hebdomadaire de l’exécutif. Parmi les dossiers examinés, une modification du Code général des Impôts retient particulièrement l’attention : l’instauration d’une taxe sur les parcelles non mises en valeur.
« Le montant de la taxe varie de 750 FCFA à 1000 FCFA par mètre carré selon la zone. Cette taxe va augmenter de 20% chaque année », précise Aboubakar NACANABO, Ministre chargé de l’Économie, dont les services ont piloté cette réforme fiscale.
Cette mesure s’inscrit dans une politique plus vaste de mobilisation des ressources et d’optimisation de l’utilisation des terrains urbains. Elle intervient quelques mois après l’annonce, en février dernier, du retrait imminent des parcelles non mises en valeur sur les sites SONATUR dans le quartier Ouaga 2000.
Valoriser l’espace urbain et augmenter les recettes
La nouvelle taxation s’apparente à une double sanction pour les propriétaires négligents : financière d’abord, avec une charge annuelle conséquente qui s’alourdira progressivement, puis administrative ensuite, avec la menace du retrait pur et simple des terrains après écoulement des délais légaux.
D’après les dispositions de l’arrêté de 1996 régissant certaines zones urbanisées, les attributaires de parcelles disposent d’un délai de cinq ans pour les mettre en valeur. Un délai souvent dépassé sans que les sanctions prévues ne soient effectivement appliquées.
La mesure annoncée pourrait constituer un préalable à une opération plus vaste de récupération des espaces urbains inexploités. À Ouaga 2000, une opération de constat menée depuis août 2024 avait déjà révélé « qu’un nombre important de terrains reste inexploité, malgré l’expiration du délai légal ».
Des finances publiques en nette amélioration
Par ailleurs, le Conseil a adopté un projet de loi de finances rectificative pour l’exercice 2025. « Après la revue à mi-parcours, il s’est avéré que l’État a réalisé de bonnes performances en matière de recouvrement des recettes », indique le ministre NACANABO.
Ces performances ont permis l’ouverture de recettes supplémentaires à hauteur de 150 milliards FCFA, destinées principalement à des dépenses d’investissement et des dépenses structurantes.
Dans l’objectif d’accompagner l’offensive agro-pastorale et halieutique – priorité affichée du gouvernement depuis plusieurs mois – le Conseil a également décidé de l’exonération de la TVA sur l’aliment poisson.
Le ministre Pingdwendé Gilbert OUEDRAOGO, porte-parole du gouvernement, a précisé que l’ensemble des décisions adoptées s’inscrivent « conformément aux objectifs de la Révolution progressiste populaire » promue par les autorités.