Les États-Unis semblent opérer un rapprochement stratégique avec le Burkina Faso, une décision qui est en totale contraste avec les relations que la France a avec le pays de l’AES.
En effet, la récente rencontre entre la nouvelle ambassadrice américaine, Joann M. Lockard, et le ministre burkinabè de l’Administration territoriale, Émile Zerbo, marque un tournant dans les relations diplomatiques entre les deux pays.
Cette initiative des États-Unis intervient dans un climat de tensions exacerbées entre le Burkina Faso et la France.
En effet, depuis 2023, les autorités de transition burkinabè avaient pris des mesures drastiques en expulsant l’attaché de défense français et en fermant leur mission militaire à Paris, signalant une rupture nette avec l’ancienne puissance coloniale.
L’ambassadrice Lockard a clairement exprimé le désir des États-Unis d’approfondir la coopération bilatérale avec le Burkina Faso. Les discussions ont couvert un large éventail de domaines, allant de la décentralisation à la réforme des lois, en passant par le protocole électoral.
Cette approche globale témoigne d’une volonté américaine de s’impliquer dans le processus de stabilisation et de démocratisation du pays.
Particulièrement notable est l’accent mis sur la préparation des futures élections, une fois la situation sécuritaire stabilisée.
Cette perspective à long terme suggère un engagement durable des États-Unis dans la région, contrastant avec la perception d’une présence française de plus en plus contestée.
De plus, l’offre d’assistance américaine face à la crise humanitaire que traverse le Burkina Faso pourrait être perçue comme une alternative concrète à l’aide française traditionnelle.
Cette approche pragmatique, axée sur les besoins immédiats de la population, pourrait renforcer l’image des États-Unis auprès des Burkinabè.