Dans un geste symbolique, le Burkina Faso s’apprête à changer sa devise nationale. Concrètement, le pays annonce vouloir renouer avec son passé révolutionnaire.
Le gouvernement de transition mené par Ibrahim Traoré a indiqué ce mercredi 21 août 2024, lors du conseil des ministres, son intention de modifier la devise nationale. « La Patrie ou la Mort, nous vaincrons » devrait ainsi remplacer « Unité, Progrès et Justice », marquant un tournant significatif dans la rhétorique officielle du pays.
Ce changement, loin d’être anodin, reflète une volonté de raviver la flamme patriotique et l’engagement citoyen dans un contexte régional troublé.
La nouvelle (ancienne) devise, chargée d’histoire, fait écho aux années de la révolution sankariste, période qui continue de résonner dans la conscience collective burkinabè.
L’adoption de cette devise s’inscrit dans un projet plus large de révision constitutionnelle. Outre ce changement symbolique, le gouvernement propose également de faciliter l’adhésion du Burkina Faso à une éventuelle confédération, fédération ou union d’États.
Cette ouverture pourrait redéfinir la place du pays sur l’échiquier géopolitique ouest-africain.
Il est intéressant de noter que malgré le changement officiel intervenu en 1997, la devise « La Patrie ou la Mort, nous vaincrons » n’a jamais véritablement quitté le cœur des Burkinabè. Son usage persistant dans les discours officiels et la vie quotidienne témoigne de son ancrage profond dans l’identité nationale.
Ce retour aux sources idéologiques soulève néanmoins des questions. S’agit-il d’un simple effet de style ou d’un véritable changement de cap politique ? Dans un pays confronté à de multiples défis sécuritaires et économiques, ce renouveau patriotique pourrait-il être le catalyseur d’une mobilisation nationale ?
Quoi qu’il en soit, ce changement de devise du Burkina Faso illustre une tendance plus large observée dans la région : un retour à des valeurs perçues comme authentiquement africaines, en réaction à des années d’influence occidentale.
Il reste à voir comment cette nouvelle orientation se traduira concrètement dans la politique intérieure et extérieure du pays.
En attendant, le projet de loi doit encore être examiné par l’Assemblée législative de Transition. Son adoption marquera sans doute un moment clé dans l’histoire récente du Burkina Faso, pays qui continue de chercher sa voie entre héritage révolutionnaire et aspirations contemporaines.