Après RFI en décembre 2022, le gouvernement en place au Burkina a suspendu la diffusion de France 24 sur toute l’étendue du territoire. Le média est accusé d’être en lien avec les terroristes.
D’après les informations, cette suspension du média français fait suite à la diffusion d’une interview du chef d’Al-Qaïda au Maghreb Islamique (AQMI), d’Abou Obeida Youssef al-Annabi, sur la chaîne. Pour la junte au pouvoir, France 24 s’est fait complice du terrorisme en offrant un canal pour s’exprimer à ce chef terroriste. L’interview en question a été diffusée le 6 mars dernier.
Il s’agissait de réponses écrites à 15 questions posées par le journaliste de France 24, Wassim Nasr, au chef d’AQMI pré mentionné. Il faut rappeler que depuis 2015, le Burkina est la proie de nombreux groupes armées en lien avec AQMI et le groupe État Islamique. Plus de 100 000 personnes ont perdu la vie dans les attaques perpétrées par ces groupes terroristes et des millions ont été déplacés, rapporte plusieurs organisations non-gouvernementales.
Ce lundi 27 mars vers 9 heures GMT, le signal de la chaîne a été coupé.
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« En ouvrant ses antennes au premier responsable d’AQMI, France 24 ne fait pas seulement office d’agence de communication pour ces terroristes, pire, il offre un espace de légitimation des actions terroristes et des discours de haine véhiculés pour assouvir les visées maléfiques de cette organisation sur le Burkina Faso »,
a laissé entendre le gouvernement burkinabè dans un communiqué signé de son porte-parole, Jean-Emmanuel Ouedraogo.
« Le gouvernement a donc décidé en toute responsabilité, et au nom de l’intérêt supérieur de la Nation, de la suspension sine die de la diffusion des programmes de France 24 sur l’ensemble du territoire national. Le gouvernement se désole de voir que le chef d’une organisation terroriste comme AQMI et reconnue comme telle par l’ensemble de la communauté internationale, puisse bénéficier des largesses éditoriales de France 24 pour s’exprimer longuement sur les antennes de la chaîne »,
a déclaré le gouvernement dans la suite du communiqué.
En décembre 2022, Radio France Internationale (RFI), média appartenant au même groupe de France 24, France Medias Monde, avait été suspendu par les autorités burkinabè pour avoir « relayé un message d’intimidation d’un chef terroriste ».
« Dans le noble combat engagé pour libérer notre pays de la barbarie des hordes terroristes et des bandits armés, le gouvernement prévient qu’il demeurera intransigeant dans la défense des intérêts vitaux de notre peuple contre tous ceux qui joueraient les mégaphones dans l’amplification des actions terroristes et des discours de haine et de division véhiculés par ces groupes armés », a martelé les autorités dans le communiqué.
Le Mali, voisin du Burkina, France 24 et RFI sont suspendus depuis plus d’un an. Le pays est comme le Burkina dirigé par une junte au pouvoir après un coup d’État militaire.
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