Burkina Faso : le gouvernement se prononce sur les accusations de massacre de civils par l’armée

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Crédit Photo : AES Info / X

Au Burkina Faso, face à la tempête médiatique sur un possible massacre des civils par l’armée, le gouvernement a décidé de monter au créneau.

Ainsi, dans un communiqué publié ce samedi 27 avril, le gouvernement de transition a rejetté catégoriquement les accusations de Human Rights Watch (HRW) sur l’exécution présumée de 223 civils, dont 56 enfants, par l’armée burkinabè le 25 février dernier.

« Le gouvernement rejette et condamne fermement de telles accusations infondées », martèle Rimtalba Jean Emmanuel Ouédraogo, le ministre de la Communication.

Un démenti cinglant qui intervient deux jours après la publication du rapport accablant de l’ONG américaine.

Selon le porte-parole du gouvernement, pointer du doigt les forces de défense relève d’une « imagination débordante » alors qu’une enquête judiciaire est toujours en cours pour faire la lumière sur les tueries des villages de Nodin et Soro.

Il dénonce par ailleurs « la campagne médiatique orchestrée » autour de ces allégations, y voyant une volonté manifeste de « jeter le discrédit » sur des troupes engagées au « péril de leur vie » contre les groupes terroristes armés.

« Les forces armées ne peuvent être dans le même temps auteurs d’actes ignobles envers ces mêmes populations qu’elles protègent », assène le communiqué gouvernemental.

Derrière cette sortie du gouvernement au Burkina Faso, une enquête de l’ONU sur le possible massacre de civils

Face au tollé suscité par le rapport d’HRW, les autorités de transition assurent que « toutes les allégations de violations font systématiquement l’objet d’enquêtes » supervisées par le Haut-Commissariat de l’ONU aux droits de l’Homme.

Une assurance qui n’a pas empêché le pouvoir militaire de suspendre pour 15 jours la BBC et Voice of America, coupables d’avoir relayé les conclusions de l’ONG.

Un énième rappel à l’ordre pour la presse internationale, déjà sévèrement muselée depuis la prise de pouvoir du capitaine Traoré en septembre 2022.

Dans ce climat de tensions exacerbées, les sempiternelles polémiques sur les exactions présumées des forces de sécurité menacent d’entacher encore un peu plus l’image du Burkina Faso.

Engagé dans une guerre sans merci contre les djihadistes, le pays peine à enrayer un cycle de violences meurtrières qui a déjà fait 20 000 morts et des millions de déplacés.

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