Burkina Faso : le gouvernement mobilise ses partisans après avoir dénoncé une…

Credit Photo : Présidence du Faso

« Vive la résistance anti-impérialiste » : plusieurs milliers de personnes se sont rassemblées le mercredi 30 avril 2025 à Ouagadougou en soutien au gouvernement du Burkina Faso, quelques jours après la dénonciation par les autorités militaires d’un « grand complot » en vue d’une tentative de coup d’État.

Les manifestants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire :

« Soutien total au président Ibrahim Traoré et au peuple du Burkina Faso », « À bas l’impérialisme et ses valets locaux », « Vive la résistance anti-impérialiste » ou encore « Non aux manœuvres des puissances impérialistes pour saper notre révolution ».

Il s’agit d’une des plus importantes manifestations pro-junte depuis le coup d’Etat militaire de septembre 2022 dans ce pays pauvre et enclavé du Sahel qui doit faire face à des attaques de groupes armés jihadistes liés à Al-Qaïda et l’État islamique ayant fait des dizaines de milliers de morts depuis 2015.

Le 21 avril, le gouvernement du Burkina Faso avait affirmé avoir déjoué un « grand complot en préparation » visant à « semer le chaos total » et dont les cerveaux seraient localisés en Côte d’Ivoire, régulièrement accusée par la junte au pouvoir d’héberger ses opposants.

Abidjan a toujours démenti.

Depuis plus d’un an, la junte a interpellé plusieurs dizaines d’officiers militaires, dont l’ex-chef d’état-major de la gendarmerie Evrard Somda, tous accusés de « complot » ou de « tentative de déstabilisation des institutions républicaines ».

Le régime réprime régulièrement les voix discordantes, au sein de la société civile et des médias notamment, au nom de la guerre contre les jihadistes.

Les partisans du régime, dont plusieurs ministres et députés, se sont réunis dans le centre de Ouagadougou, à l’appel de la Coordination nationale des associations de veille citoyenne (CNAVC, pro-junte).

D’autres rassemblements ont eu lieu, notamment à Bobo Dioulasso, la deuxième ville du pays et Boromo, toutes deux situées dans le sud-ouest du Burkina, pour dénoncer « l’hypocrisie des anciennes puissances coloniales, qui criminalisent les résistances tout en pillant le continent africain » et « la désinformation médiatique qui tente de diaboliser les leaders panafricains ».

Des posters géants du capitaine Ibrahim Traoré, arrivé au pouvoir par le coup d’Etat de septembre 2022, étaient portés par les manifestants à côté de drapeaux burkinabè, russes et de l’Alliance des Etats du Sahel (AES), une organisation créée avec le Mali et le Niger, deux pays voisins également dirigés par des régimes militaires et qui font de leur souveraineté nationale une priorité.

Ces trois pays se sont détournés de la France, ancienne puissance coloniale, pour se rapprocher de la Russie.

© AFP

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